L’Assemblée générale des Nations unies se poursuit à New York. À cette occasion, de nombreux organismes onusiens en profitent pour publier des rapports. L’un d’eux concerne en particulier la climatisation et ses futurs développements. Une question loin d’être anecdotique, car la demande va exploser à mesure que les effets du réchauffement climatique vont se faire sentir.
Un demi-million de personnes meurent déjà chaque année à cause de la chaleur. Dans ce contexte, les Nations unies vantent les bénéfices de la « clim » mais à condition qu’elle soit bien faite. 90 % des foyers américains sont équipés de climatiseurs. En Afrique, seuls 4 pays ont un taux d’équipement supérieur à 10 %.
Il existe pourtant plusieurs initiatives internationales pour élargir l’accès au froid en général, sur les frigos, les climatiseurs, les ventilateurs, et ce rapport présenté en marge de l’Assemblée générale des Nations unies s’attache à montrer comment y parvenir.
Il y a tout d’abord les projections. D’ici à 2050, le marché africain sera le plus dynamique, multiplié par sept par rapport à aujourd’hui. Cela représente une centaine de milliards d’euros. Mais tout l’enjeu sera de savoir ce qu’achètera cet argent, car les technologies du froid peuvent être très énergivores et contribuer au réchauffement climatique.
Souvent situés dans des zones déjà chaudes, les pays en développement voient leur thermomètre monter, mais connaissent aussi une forte hausse de leur population et de leur urbanisation, ainsi qu’une expansion économique qui soutiennent cette demande. Leurs émissions liées aux systèmes de refroidissement représentaient les deux tiers du total mondial en 2022 et devraient grimper à 80 % en 2050, note le rapport.
Le rapport prend l’exemple des nombreux climatiseurs et réfrigérateurs que l’on trouve dans des foyers africains. Des appareils qualifiés de « zombies », de seconde main, pas efficaces et gourmands en énergie.
Le risque d’une généralisation doit être anticipé. Cela passe par des solutions dites passives comme l’isolation des bâtiments, la création d’espaces verts en ville. Cela atténue le besoin. Un besoin de frais qui peut ensuite être satisfait par de meilleurs équipements, certes plus chers à l’acquisition, mais plus efficaces.
Les auteurs du rapport estiment que cela permettrait, à l’échelle mondiale, de faire économiser aux consommateurs plus de 5 000 milliards d’euros, d’ici à 2050, sur leur facture d’électricité tout en diminuant les effets néfastes pour le climat.