Selon une étude parue mercredi 23 octobre dans une revue de la Royal Society britannique, les gorilles de l’Ouest se déplacent en groupe non pas en suivant le mâle dominant du groupe mais seulement après une sorte de « vote » exprimé par suffisamment d’individus.
« Des « votes » sur un projet commun »
Les chercheurs ont passé 11 mois à étudier trois groupes de gorilles dans la forêt de Dzanga-Sangha, en Centrafrique. Ils ont alors observé que, dans les cinq minutes précédant le départ, l’activité vocale des grands singes augmentait considérablement. « Il est plausible que les grognements fonctionnent comme des « votes » sur un projet commun », selon l’étude.
Et plus le nombre d’individus participant à ces échanges est important, plus ils sont susceptibles de se mettre en mouvement. « Nous avons constaté que les gorilles étaient plus enclins à partir si un nombre élevé de membres du groupe avaient vocalisé », explique Lara Nellissen. « Ce qui suggère que les gorilles pourraient réagir à un quorum : une fois qu’un nombre seuil d’individus s’est prononcé en faveur d’un comportement, le groupe entier l’adopte », selon elle. En clair, le moment du départ serait décidé collectivement et démocratiquement.
Une découverte qui remet en cause la théorie selon laquelle le mâle dominant, le dos argenté, décide seul, de tout, pour le reste du groupe. Les scientifiques espèrent désormais parvenir à déterminer la teneur de ces échanges en étudiant la variation des grognements.
Mais l’enregistrement des vocalisations des gorilles peut aussi aider à décrypter d’autres types de coopération. Selon l’une des scientifiques à l’origine de cette étude, les grands singes communiquent également pour s’informer de la présence d’une nourriture de bonne qualité. Un partage d’informations qui maintient la cohésion du groupe.
Rfi