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Justice climatique: Début des audiences publiques à la Cour internationale de justice, la société civile mobilisée

Le changement climatique est devant la Cour internationale de justice du 2 au 13 décembre. Douze organisations et 98 États vont plaider devant la plus haute instance juridique de l’ONU. Ses quinze juges devront rendre un avis juridique sur les responsabilités dans le changement climatique. À La Haye, où siège cette Cour, la société civile du monde entier, venue assister aux audiences, se mobilise.

Tout a commencé en 2019 par un simple exercice donné à une poignée d’étudiants en droit de l’université du Vanuatu. Et puis 27 d’entre eux se sont ensuite mobilisés. Mais à la veille de ces audiences, dimanche 1er décembre, ils étaient plusieurs centaines à La Haye pour leur propre cérémonie d’ouverture.

Au Musée de la ville, à quelques minutes de vélo du palais de la Paix où siège la Cour, les activistes ont défendu leur cause, comme l’a fait Kjell Koon de l’île caribéenne de Bonnaire : dans « les petites îles comme Bonnaire et comme le Vanuatu, on n’a plus le temps de dire : « Oh, on espère que dans dix, quinze ou vingt ans les choses seront réglées. » Non, il faut de l’aide maintenant ! Nous avons besoin d’une solution maintenant et nous devons créer un monde où nous-mêmes et les générations futures pourront vivre en paix et en harmonie. »

Les ONG ne peuvent pas plaider en audience, mais certaines d’entre elles ont remis des mémoires à la Cour. En marge des plaidoiries, elles ont organisé deux veillées aux chandelles pour les victimes des violences climatiques.

« Nous avons besoin d’une action climatique plus forte »

Substituer aux promesses politiques des obligations juridiques, c’est l’enjeu majeur des audiences de la CIJ. Les États les plus vulnérables, le « Sud global », veulent obtenir un avis juridique qui les renforce lors de futures négociations. Un avis qui rééquilibre le rapport de force.

C’est ce que dit l’envoyé spécial du Vanuatu sur le changement climatique, Ralph Regenvanu : « Nous avons besoin d’une action climatique plus forte. Nous devons réduire les émissions, nous devons fournir un financement climatique aux pays les plus nécessiteux. Ce sont toutes ces choses sur lesquelles tous les pays s’étaient déjà mis d’accord à Paris. Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Les pays l’avaient déjà accepté, mais ils ne le font pas. Nous avons donc besoin que le tribunal international dise : vous avez l’obligation légale de le faire et cela nous aidera dans nos discussions. »

Ils espèrent donc un avis qui change les rapports de force, qui donne des armes aux juges du monde entier saisis de contentieux climatiques et qui impose aux pollueurs de payer, s’ils refusent d’honorer leurs promesses.

L’avis de la Cour internationale de justice n’est pas obligatoire, mais les pays les plus industrialisés ont compris les enjeux. Les avocats de Pékin, Washington et Riyad, comme ceux de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, ont bien l’intention de défendre leurs positions devant les juges.

rfi

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