Home À LA UNE Bachar El-Assad, une chute déterminée par l’enchevêtrement des circonstances.(Bella Kamano)

Bachar El-Assad, une chute déterminée par l’enchevêtrement des circonstances.(Bella Kamano)

Le monde se réveille avec la nouvelle  de la fin de règne de la dynastie des Assad. Ce fut le père Hafez El-Assad d’abord, qui aura mis la Syrie en coupe réglée pendant plus de deux décades.

Comme dans une royauté, le défunt père croyait en la capacité de son héritier, d’utiliser les mêmes recettes que lui, pour continuer à perpétuer l’iconique nom des Assad.Hélas!

Si lui, a réussi à manipuler les communautés majoritaires Sunnites et Chiites en s’abritant derrière les Alawites, pourtant minoritaires, et dont il est issu, le fils n’ a pas mérité cet espoir . Ainsi, son rêve depuis sa demeure éternelle, de voir l’hériter mourrir au pouvoir s’évapore.

Car, lorsque la gestion est en dessous des aspirations des mandataires, le pouvoir devient une patate chaude. Et les brûlures palmaires atroces poussent à jeter l’éponge, même contre une volonté inoxydable. Voilà pourquoi le pouvoir a trépassé avant  l’héritier tout désigné de la dynastie Assad.

Longtemps soutenu par l’Iran et le grand frère Russe, avant les multiples foyers de tensions d’aujourd’hui, qui d’ailleurs, auront eu raison de Bachar. La chute de l’ex-géant et longiligne de Damas est indubitablement l’une des conséquences collatérales, non des moindres,  des guerres Russie-Ukraine, Israël – Palestine, Israël-Liban et Israel – Iran.

Englué dans une guerre qui perdure, et à l’issue incertaine, le grand frère Russe contrairement à 2011, a été contraint de s’occuper de lui-même que du petit frère,  qui avait moins de chance de gagner sa guerre contre des rebelles déterminés. Pendant que la Russie cherche elle-même l’appui de la Corée du Nord, il aurait été inutile de disperser le peu force qui lui reste.

Pour l’Iran également, le Hezbollah qui est son bras armé souvent utilisé pour sauver Assad, et dont la base se trouve être à Homs, ville Syrienne frontalière avec le Liban est sans commandement réel. Il faut greffer à cette difficulté la trêve signée entre l’Israel et le Hezbollah, représenté les autorités Libanaises.

Que pouvait faire le Hamas Palestinien, pour sauver le fils Assad, dans un contexte où sa direction est décimée, les tunnels démolis avec leur contenu, notamment, les armes de guerre par l’Israel ?

Ce faisant, la Turquie qui lutte inlassablement contre la rébellion kurde basée au nord de la Syrie, n’avait pas d’autres choix que de soutenir le HTC, acronyme de la rébellion qui a chassé en dix jours Bachar El-Assad de Damas.

Ainsi, une fois la Syrie dans son pre carré, le pouvoir d’Ankara pourrait se débarrasser de ce qui devient une gangrène. Mais, l’arbre cache t-il la forêt ?  Même si, officiellement la Turquie est le soutien affiché, mais peut-elle agir sans l’accord des autres puissances ?

Quand on sait la position géopolitique, l’importance géostratégique  de la Syrie et la guerre d’influence qu’elle aiguise.

En tout état de cause, il convient de retenir que,  la santé des liens entre les États est aussi déterminée par les circonstances.  Les intérêts bien entendu, sont l’épicentre qui guide les choix stratégiques des amis.

In fine, entre les Etats aucune amitié n’est sincère et définitive tant que le phénomène de rotation existera.

Bella Kamano, Journaliste

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