Le 18 janvier 2024(jour de la manifestation du SPPG contre le brouillage de radios et la restriction de l’Internet), plus de 30 journalistes ont été séquestrés toute la journée à la maison de la presse par des gendarmes lourdement armés. 9 reporters venus couvrir cette manifestation ont été arrêtés et conduits au commissariat de Dixinn et à la brigade de recherche de Kipé.
Le même jour vers 22h, ils seront mis à la disposition du SPPG dont le Secrétaire Général a signé un acte d’engagement de les ramener le matin pour la suite de la procédure. Comme promis, il les ramène le matin et les OPJ les transfèrent au tribunal de Dixinn.
Dans le bureau du procureur en présence du syndicat, Maître Béa prouve leur innocence. Sur place, le dossier est classé sans suite. Ils sont donc libres. Du bureau du procureur, le Général PENDESSA reprend le chemin du siège du SPPG avec ses proches collaborateurs pour continuer le travail.
En pleine circulation au niveau de Dixinn terrasse, des gendarmes venus à bord d’un pick-up bloquent leur véhicule et interpellent le Général et ses compagnons de lutte sans mandat ni convocation. Direction, la brigade de recherche de Kipé où sera placé en garde à vue jusqu’au 22 janvier. À cette date, il est présenté devant le même procureur de Dixinn qui avait pourtant classé le dossier sans suite dans la même affaire de la manifestation du SPPG. Sous d’autres cieux, cela ferait pleurer. Mais comme au SPPG nous ne croyons pas aux larmes, ça nous a simplement fait rire. Ce n’est pas tout; car en pleine audition du Général PENDESSA, le Ministre de la justice d’alors va brusquement débarquer dans le bureau du procureur. Pris de panique, le magistrat a tout de suite interrompu les débats pour suivre son patron qui l’envoie dans un autre bureau. Après cet entretien sur fond d’instructions fermes dans un dossier qui prend désormais l’allure d’une affaire d’État, le procureur revient à son bureau. Mais au lieu de terminer l’audition qu’il avait commencée, il émet directement un mandat de dépôt qui conduit le Général PENDESSA à la maison centrale de Coronthie. Vous connaissez la suite.
À l’occasion de ce triste anniversaire qui rappelle l’année d’obscurantisme que la presse guinéenne vient de traverser, le SPPG appelle les hommes de médias à se rémobiliser pour la suite du combat, réitère au mouvement syndical guinéen ses remerciements et son appel à la solidarité syndicale face à cette interminable campagne de musellement contre la presse.
DEVOIR DE MÉMOIRE/SPPG