Dans l’aviation militaire, de nombreux appareils portent des surnoms évocateurs qui font référence à leur capacité destructrice ou à ce qu’ils pourraient éventuellement annoncer. L’avion de chasse Lockheed F-104 de l’US Air Force était par exemple surnommé le “Widowmaker” ou “Faiseur de veuve” en français.
Mettant donc en avant sa capacité à abattre sa cible sans ménagement. De son côté, le Boeing E-6 Mercury de l’armée américaine est, lui, surnommé “l’avion du Jugement Dernier”. De quoi annoncer un futur potentiellement destructeur.
Le Jugement Dernier, un avion synonyme de guerre nucléaire ?
Ne parlons pas d’un avion, mais de plusieurs. Pour être précis, il en existe 18 en activité à l’heure actuelle. Rattachés à l’US Navy, les “avions du Jugement Dernier” n’ont pas seulement un nom qui fait peur. Non, ils sont normalement, s’ils sont utilisés de la manière dont ils sont prévus, annonciateurs d’un futur chaotique.
En effet, comme le rapportent Le Canard Enchaîné et Le JDD, le Boeing E-6 Mercury a tout simplement la capacité et la vocation à “lancer la foudre nucléaire”. N’entendez pas ici qu’il s’agit d’un bombardier comme le fut le B-29 Enola Gay, le bombardier qui lâcha la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. Non, “l’avion du Jugement Dernier” est un poste de commandement volant depuis lequel, le Président des États-Unis ou l’un de ses délégués peut tout simplement déclencher l’entièreté de l’arsenal nucléaire américain.
D’ordinaire, il ne vole qu’au-dessus des États-Unis car il est censé prendre le relais des postes de commandement sur la terre ferme si ces derniers se retrouvaient hors-service dans le cadre d’une guerre nucléaire ou d’une cyberattaque d’envergure.
Bref, si on les voit, cela voudrait annoncer qu’une attaque d’envergure pourrait arriver.
Que faisait un tel avion aussi loin de chez lui ?
Comme nous vous le disions, le Boeing E-6 Mercury est censé voler uniquement au-dessus du sol américain. Cependant, le 4 septembre 2024, le site américain de tracking AirNav Radar Box a mis en lumière qu’un de ces appareils survolait la mer Égée accompagné d’un avion ravitailleur.
Autrement dit, il se trouvait à plus de 8000 km de la capitale américaine. Il ne s’est pas perdu et n’a pas été détourné. Bien au contraire. La présence de cet avion était simplement, d’après différents experts cités par Le Canard Enchaîné et le JDD, une démonstration de force de la part des États-Unis. Cet “avion du Jugement Dernier” voulait être vu. Non pas par le grand public, mais par un homme et un gouvernement en particulier.
En effet, d’après un membre de l’État major français, dont les propos ont été relayés par Le Canard Enchaîné, il s’agirait “d’un affichage politique des États-Unis”. Pourquoi ? Pour montrer à Vladimir Poutine qu’il est sous étroite surveillance et qu’un seul faux pas de sa part au cours du conflit avec l’Ukraine, pourrait entraîner le monde entier dans un chaos nucléaire gigantesque.
Mais outre cette démonstration de force de la part des États-Unis, “l’avion du Jugement Dernier” était également là pour rassurer les alliés de l’Amérique durant cette période de conflit et d’insécurité grandissante en Europe de l’Est.