Home À LA UNE DOGE, la commission à l’«efficacité gouvernementale» de Trump: à quoisert-elle?

DOGE, la commission à l’«efficacité gouvernementale» de Trump: à quoisert-elle?

 

Au cours de sa campagne électorale, Donald Trump s’était engagé à réduire la taille du gouvernement américain pour écarter les fonctionnaires jugés insuffisamment loyaux. Dès son entrée en fonction, le président américain a officialisé la création d’une commission pour l’« efficacité gouvernementale » appelée DOGE. À sa tête, l’un de ses proches conseillers, le trublion Elon Musk qui est désormais seul aux commandes pour diriger cette entité très controversée.

Ce n’est ni un ministère, ni un département d’État, ni une agence fédérale. Alors qu’est-ce donc que DOGE, le Department of Government Efficiency créé ex nihilo ou presque, sur les cendres du service américain chargé du numérique ? « De la poudre aux yeux », avance Julien Tourreille, chercheur en résidence à l’observatoire des États-Unis à la chaire Raoul Dandurand de Montréal, « car c’est probablement une façon de donner un titre plus officiel à Elon Musk et d’assoir son influence dans la galaxie des conseillers de Donald Trump ».

Le patron de Tesla et de SpaceX a annoncé vouloir faire des coupes à hauteur de 2 000 milliards de dollars dans le budget fédéral, avant de revenir sur cette déclaration, parlant de 1 000 milliards de dollars d’économies. Cela représente 15 % des dépenses de l’État américain. Où va-t-il les trouver ? Il a menacé de tailler dans les effectifs de l’administration, et d’aller jusqu’à se débarrasser de certaines agences fédérales. Mais comme le souligne Julien Tourreille, « tout ce qui touche aux questions budgétaires et à l’organisation de la bureaucratie fédérale revient en dernier recours au Congrès ». « Cela pose aussi la question des questions de conflits d’intérêts », ajoute-t-il, « même si cette notion ne semble pas inquiéter Donald Trump ».

Fief de progressistes et de woks

DOGE est d’ailleurs un clin d’œil à la cryptomonnaie du même nom dont Elon Musk a fait flamber la cotation boursière. Pour le moment, il est difficile de connaître les objectifs du patron de SpaceX. Mais le simple fait qu’il n’ait pas renoncé à ses différentes casquettes de chef d’entreprises pose problème. Pour seul exemple, en 2023, le patron de SpaceX a noué « près d’une centaine de contrats différents avec 17 agences fédérales » pour un montant total de « 3  milliards de dollars » a calculé le New York Times. Notamment avec la Nasa et qui pourrait être tenté de favoriser le milliardaire et son programme spatial si celui-ci menaçait de couper les subventions de l’agence américaine. D’autres domaines pourraient être concernés, y compris celui des voitures électriques, car sa firme Tesla bénéficie de nombreuses aides publiques.

Pour Julien Tourreille, si certaines administrations, comme la Défense, devraient être à l’abri des coupes budgétaires, d’autres pourraient être menacées, notamment l’aide social qui serait dans le viseur de l’administration Trump même si celui-ci a promis qu’il n’y toucherait pas : « L’aide alimentaire avec les fameux coupons, mais aussi Obamacare, Medicare, Medicaid, toutes ces initiatives pourraient être éventuellement touchées, tout comme en matière de bureaucratie fédérale, le ministère de l’Éducation, car l’on considère que celle-ci relève d’une compétence des États et que le fédéral n’a pas à s’en mêler. Mais aussi, ce département de l’Éducation serait un fief de progressistes et de woks selon l’administration Trump. »

L’organisation DOGE est en tout cas déjà poursuivie par plusieurs organisations, dont le principal syndicat de fonctionnaires américains pour « manque de transparence ». L’organisation réclame des garde-fous pour que cette commission ne se transforme pas en « moyen de promouvoir des intérêts privés et d’influencer secrètement des responsables fédéraux.

Rfi.fr

 

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