Faut-il oublier la morale et les engagements pour réussir en politique ? S’interroge Domani Doré

 

La trahison en politique est un sujet qui dérange. On a tous déjà vu des alliances se briser, des promesses non tenues et des retournements de veste soudains.

Cela amène à se poser une question parmi tant d’autres, faut-il abandonner la morale et les engagements pour réussir en politique ?

Pendant longtemps, j’ai cru et j’y crois encore aujourd’hui, que la loyauté est une qualité indiscutable sur le parcours.

Mais avec le temps, j’ai découvert que, pour beaucoup de nos aînés, la loyauté en politique dépend souvent des intérêts du moment. Les alliances se font et se défont en fonction des circonstances, et ce qui ressemble à une trahison est parfois juste un choix stratégique.

Ce qui m’amène encore à cette question : la morale a-t-elle sa place en politique ?

Certains pensent que la morale est une faiblesse en politique. Pourtant, l’absence totale de principes finit par éloigner les citoyens et affaiblir les leaders eux-mêmes. Une politique sans morale ressemble à une pièce de théâtre où chacun joue un rôle jusqu’à la prochaine élection.

Mais attention, avoir de la morale en politique ne veut pas dire être naïf. Il ne s’agit pas d’éviter les compromis, mais plutôt de se fixer des limites à ne pas franchir. Un leader sans valeurs finit toujours par se perdre.

À mon humble avis, l’engagement politique ne devrait pas être juste un calcul d’intérêts, mais une vraie conviction au service des idées auxquelles on croit.

Cependant, dans nos sociétés africaines, où les relations familiales et communautaires sont très importantes, l’engagement est souvent un mélange de principes personnels et de réalités du terrain, pour assurer le vivre-ensemble de manière honorable.

Ce que j’ai appris de ma mère, c’est qu’un engagement sincère, même stratégique, inspire plus de respect qu’une loyauté changeante. Quand un leader assume ses choix, ses erreurs et ses valeurs, même ses adversaires finissent par le respecter en secret.

Comme je l’ai entendu dans un film sur le temps des empires grecs, quelqu’un a dit que le traître est utile dans le combat, mais que tout le monde prie pour ne pas en avoir dans sa lignée.

Alors, doit-on oublier la morale pour réussir en politique ? Pas forcément. On doit juste l’assumer et non accuser la politique pour justifier ce choix conscient.

L’art du pouvoir, c’est de savoir équilibrer stratégie et intégrité. Il faut savoir quand tenir ferme et quand céder, sans perdre son âme.

En politique comme dans la vie, les relations ne sont jamais toutes blanches ou toutes noires. L’important, c’est de comprendre que la pire trahison n’est pas envers les autres, mais envers soi-même et ses valeurs.

Merci de souhaiter un joyeux anniversaire à l’unique Président de la République que j’ai eu le privilège de servir au sommet de l’État et au fondateur de la plus grande formation politique de mon pays, j’ai nommé, le Prof Alpha Condé.

Un être humain comme chacun d’entre nous, avec des défauts et ces qualités, dont l’héritage de sa résilience historique, m’inspire comme des milliers de leaders et de jeunes gens à travers le continent.

Malheureusement, notre Parti peine à admettre qu’une nouvelle génération de leaders a le devoir de corriger nos erreurs du passé pour le bien de cette belle nation.

Mais comme il n’est jamais trop tard pour prendre les bonnes décisions, pour le moment, je fais ma part en contribuant à l’éducation citoyenne pour promouvoir ce que j’ai toujours défendu au sein du Parti en silence par solidarité militante.

Mais est-ce que l’heure est encore à une solidarité militante suicidaire ?

Changeons pour changer !

Domani Doré

Présidente du mouvement et incubateur politique LA GUINÉE AUDACIEUSE
Ancienne Ministre et parlementaire