La Délégation Spéciale de Matoto a tenu, ce vendredi 7 mars, sa première session ordinaire de l’exercice 2025 dans la salle de délibération de la mairie devant le représentant du Gouvernorat de la ville de Conakry et ceux de la société civile. À l’ordre du jour : les informations générales, l’examen des comptes administratifs et de gestion 2024, l’examen et adoption du budget primitif et du Programme Annuel d’Investissement (PAI) 2025, la modification de la décision sur la rétrocession des 10 % des recettes et la fixation des bases d’imposition pour la taxe d’équipement.
Dans son discours d’ouverture, le Président de la Délégation Spéciale a rappelé que cette session budgétaire vise à établir les priorités financières et stratégiques de la commune. « L’accent est mis sur des secteurs clés tels que l’éducation, la sécurité, la culture et le développement durable. Face à un contexte économique exigeant, une gestion rigoureuse est primordiale pour concilier besoins quotidiens, projets structurants et contraintes budgétaires. Ce budget, fruit d’une concertation élargie, incarne une vision commune pour une Matoto plus solidaire et résiliente, en accord avec la dynamique de refondation nationale initiée par le Président Mamadi Doumbouya ».
Lors de la présentation des informations générales, le Secrétaire Général Mamadi Nabé a mis en avant plusieurs actions majeures menées.
Le Secrétaire Général a indiqué que d’importantes campagnes de déguerpissement des encombrants physiques et de sécurisation des zones criminogènes ont été menées sur l’ensemble du territoire communal, en collaboration avec les autorités régionales ainsi que les services de défense et de sécurité. Ces actions s’inscrivent dans le cadre du respect des dispositions législatives et réglementaires régissant le fonctionnement des collectivités.
Il a également annoncé que le Secrétariat Communal des Affaires Religieuses a désigné la mosquée située dans l’enceinte de la commune comme mosquée de prière du vendredi.
M.Nabé dira aussi que Concernant le Programme Annuel d’Investissement (PAI) 2024, les projets retenus et financés par le budget communal ainsi que par des fonds d’aide extérieure sont en bonne voie. Parmi ces initiatives figurent la rénovation de deux écoles, la construction d’infrastructures pour la jeunesse, la réhabilitation des latrines dans l’ensemble des marchés de la commune, ainsi que la reconstruction du hangar du marché de Wanindara.À ce jour, un appel d’offres a été lancé, et une commission de passation des marchés a déjà procédé à l’ouverture des plis.
En matière de finances, M. Mamoudou Millimono, Chef du Service Financier Communal, a dévoilé les chiffres clés de l’exercice 2024 :
• Recettes recouvrées : plus de 21 milliards GNF.
• Dépenses ordonnancées : plus de 4 milliards GNF.
• Excédent budgétaire : plus de 17 milliards GNF.
Malgré les défis, ces performances témoignent d’une amélioration notable des recettes fiscales et d’un meilleur équilibre budgétaire.
Pour l’année 2025, le budget primitif de la commune s’établit à plus de 48 milliards GNF, équilibré en recettes et en dépenses. Il repose sur deux piliers :
1. Un outil de gestion efficace pour répondre aux attentes des citoyens.
2. Un alignement stratégique sur le PAI et le Plan de Développement Local (PDL) pour renforcer les infrastructures et les services de base.
Pour lui lexécution de ce budget exige une mobilisation accrue des ressources, l’implication des acteurs locaux et un renforcement des capacités administratives pour garantir un développement durable.
Cependant, le Secrétaire Général a exprimé son insatisfaction face à la faiblesse de la mobilisation des ressources propres de la commune. Il a lancé un appel à un engagement total et une responsabilité sans faille des services de recettes pour maximiser les revenus et assurer l’autonomie financière de la commune de Matoto.
« Sans l’appui de l’ANAFIC, la commune aurait enregistré un déficit de plus de 60 % en 2024. Il est impératif que chacun prenne ses responsabilités pour inverser cette tendance », a-t-il insisté.
Pour le Programme Annuel d’Investissement 2025 ; des projets concrets sont prévus
Le PAI 2025 prévoit des projets structurants touchant plusieurs domaines clés notamment:
• Éducation : Fabrication de 300 tables-bancs et soutien aux associations scolaires.
• Voirie et urbanisme : Aménagement des trottoirs et création d’aires de loisirs.Installation de panneaux de délimitation de la Commune
• Jeunesse et emploi : Formation des ONG/OSC, mise en place d’un fonds de crédit pour les femmes, soutien à un orphelinat.
• Sécurité : Renforcement de l’équipement des gardes communaux.
• Assainissement et cadre de vie : construction d’un abattoir moderne, soutien aux PME de collecte des ordures, campagnes de reboisement et opérations de déguerpissement.
Ce programme vise à moderniser les infrastructures, améliorer le cadre de vie et renforcer les capacités locales pour une croissance inclusive et durable.
Réformes sur la taxe d’équipement et la rétrocession des recettes
Le Secrétaire Général a également abordé la taxe d’équipement, instituée par le Code des Collectivités, locales en 2017, mais jamais mise en application. « La Délégation Spéciale a décidé d’y remédier en fixant son montant à 75 000 GNF avec un taux de 30 %. Cette taxe, applicable aux constructions, reconstructions et extensions de bâtiments à usage administratif, commercial et industriel, représente un levier important pour le financement des infrastructures ».
Concernant la rétrocession des 10 % des recettes, un amendement a été adopté :
• 10 % accordés aux services atteignant 70 % de mobilisation.
• 5 % accordés aux services atteignant 50 % de mobilisation.
• Aucune rétrocession pour un taux inférieur à 50 %.
À l’issue des débats, les Conseillers ont adopté à l’unanimité tous les points inscrits à l’ordre du jour.
Le Président de la Délégation Spéciale M.Moussa Diallo a de conclure réaffirmé la volonté des autorités communales de renforcer la mobilisation des ressources et financer les charges locales. Toutefois, il a insisté sur le fait que cette dynamique ne peut aboutir sans une gestion transparente et une collaboration efficace de tous les acteurs concernés.
Il a aussi souligné que dans le cadre de la refondation nationale portée par le Président Mamadi Doumbouya, il est essentiel que chaque citoyen, chaque service communal, prenne part activement à la construction d’une Commune prospère et autonome.
Le service de Communication de Matoto