L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu ce samedi 12 avril, son habituelle assemblée générale à son siège, situé à la Minière. À cette occasion, le président du parti, Cellou Dalein Diallo, a exprimé de vives critiques à l’encontre du gouvernement de transition, l’accusant de faire marche arrière sur les engagements pris concernant l’organisation des élections.
Selon lui, les autorités actuelles ont renié leurs promesses de transparence, compromettant ainsi la crédibilité du processus électoral. « Nous ne sommes pas prêts à participer à une mascarade électorale, dont l’unique but serait de légitimer un pouvoir issu d’un coup d’État, que le peuple n’a pas choisi », a-t-il déclaré.
Cellou Dalein a rappelé que, dans les sociétés traditionnelles, la parole donnée et les serments sont sacrés. Il estime que le non-respect des engagements pris par la junte au début de la transition – notamment la promesse d’élections libres et transparentes – a sapé la confiance que la population pouvait avoir en elle.
Il a également dénoncé un changement de stratégie de la part des autorités : alors qu’elles avaient initialement prévu une transition longue (de 36 à 39 mois) pour remettre le pouvoir aux civils à travers des élections crédibles, elles semblent désormais vouloir accélérer le processus en organisant rapidement un scrutin biaisé, sans garanties de transparence.
Le leader de l’UFDG a pointé du doigt l’abandon du RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d’État Civil) et du recensement général de la population, des outils pourtant indispensables selon lui à l’élaboration d’un fichier électoral fiable et incontestable. À la place, dit-il, le gouvernement veut se contenter d’une révision superficielle du fichier existant, avec pour seul but d’organiser des élections sous contrôle, destinées à maintenir le colonel Mamadi Doumbouya au pouvoir.
Il dénonce également l’implication du ministère de l’Administration territoriale (MATD), des préfets et des délégations spéciales – nommés selon leur loyauté au régime – dans l’organisation du futur scrutin, ce qui remet en question son impartialité.
Cellou Dalein Diallo a enfin reconnu que le combat devient plus difficile face à ce qu’il appelle « la violence du pouvoir », mais il a encouragé ses militants à rester mobilisés et à continuer la lutte pour l’instauration de la démocratie en Guinée.
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