Recensement biométrique à Matoto : Kémoko Dioubaté explique la stratégie de mise en œuvre

Le Gouvernement guinéen vient de déterminer le mécanisme de régularisation des citoyens âgés de 10 ans et plus ne disposant pas de jugements supplétifs tenant lieu d’acte de naissance. Dans la commune de Matoto toutes les dispositions nécessaires sont prises pour la réussite des opérations. Notre rédaction a rencontré  l’officier délégué de l’État Civil de Matoto, Kémoko Dioubaté a expliqué la stratégie de mise en œuvre . Lisez

“ Je tiens tout d’abord à remercier le Président de la République pour cette importante initiative présidentielle, centrée sur la modernisation de l’état civil par le biais du numérique. L’état civil constitue en effet le cœur du développement d’un pays. Sans un état civil fiable, il est impossible de maîtriser la démographie nationale. C’est pourquoi la campagne actuelle de recensement ne se limite pas à l’organisation du vote : elle vise également à doter chaque citoyen guinéen d’une identité juridique unique. Le slogan « Savoir qui est Guinéen » prend ici tout son sens. Ce processus permettra non seulement de voter, mais surtout d’avoir un numéro d’identification unique et sécurisé, évitant ainsi les doublons dans les fichiers administratifs.

Le recensement en cours s’appuie sur un dispositif clair : il faut avoir un extrait de naissance pour s’enrôler. Malheureusement, de nombreux citoyens ne disposent pas de ce document.

Pour y remédier, l’État a déployé une stratégie innovante : au lieu que les citoyens se déplacent vers les services d’ Etat civil, ce sont désormais les agents de l’état civil qui vont vers les citoyens, dans les quartiers, secteurs et cantons. Ces agents, dûment formés et accompagnés de registres officiels, recueillent les informations sur place, établissent les extraits de naissance ou, le cas échéant, initient une procédure de jugement supplétif avec le tribunal. Cette dynamique, qui prolonge les anciennes audiences foraines, permet à chacun d’accéder à une identité légale sans contrainte géographique ou administrative majeure.

Enfin, 31cette opération repose aussi sur la collaboration étroite entre les chefs de quartiers et les agents déployés. Ces chefs doivent s’impliquer activement, car ce sont eux qui connaissent le mieux leurs populations. Une logistique rigoureuse a été mise en place : registres numérotés, agents répartis par secteur, formation technique des équipes… Tout est mis en œuvre pour simplifier le processus. Il ne s’agit pas seulement d’une campagne administrative, mais d’un véritable enjeu de souveraineté nationale. Un citoyen sans acte de naissance ne peut revendiquer sa nationalité ; il devient invisible aux yeux de la République. C’est pourquoi j’appelle tous les Guinéens à s’impliquer massivement dans ce recensement : c’est ensemble que nous construirons une Guinée plus forte, plus juste et mieux gouvernée” a-t-il conclu
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