Les États-Unis, longtemps confrontés aux ravages des pluies acides dans les années 1960 et 1970, avaient réussi à en contenir les effets grâce à des réformes environnementales historiques. Mais aujourd’hui, un vent de déréglementation ravive ce spectre. Sous l’impulsion de l’administration Trump, de nombreuses protections environnementales ont été démantelées, menaçant ainsi les acquis obtenus après des décennies de lutte. Gene Likens, pionnier de l’écologie ayant découvert le phénomène, alerte sur le risque réel d’un retour de ces pluies toxiques. L’amendement de 1990 au Clean Air Act avait permis une chute drastique des émissions de dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote, responsables de l’acidification des précipitations. Mais les récentes décisions de l’EPA, notamment sous la direction de Lee Zeldin, marquent une rupture inquiétante. La suppression de normes sur les émissions industrielles et la fermeture de programmes scientifiques de surveillance climatique pourraient entraîner une résurgence lente mais certaine des pluies acides, avec des impacts écologiques et sanitaires majeurs.
Les pluies acides, issues principalement des centrales à charbon, bouleversent gravement les écosystèmes : acidification des lacs, appauvrissement des sols, destruction de forêts entières. Au-delà de la biodiversité, c’est aussi la santé humaine qui est en jeu : les projections de l’EPA évoquent jusqu’à 200 000 décès d’ici 2050 liés à l’abandon des régulations antipollution. La fermeture de programmes de recherche et le licenciement de scientifiques fragilisent encore davantage la capacité de réaction du pays. Alors que les enfants, les malades et les populations vulnérables risquent d’être les premières victimes, le désengagement de l’État fédéral face à cette menace environnementale alarme la communauté scientifique. Pour Gene Likens, voir ce succès environnemental majeur être méthodiquement détruit est non seulement un échec politique, mais une tragédie pour les générations futures.
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