Le Togo franchit une nouvelle étape institutionnelle . Faure Gnassingbé a été investi samedi 3 mai 2025, comme président du Conseil, marquant l’entrée en vigueur de la Ve République issue de la réforme constitutionnelle de 2024.
Devant les membres de la Cour constitutionnelle, l’ancien président, désormais détenteur des pleins pouvoirs exécutifs, a prêté serment conformément à l’article 47 de la nouvelle Constitution. Une cérémonie solennelle, saluée par ses partisans comme un tournant vers une démocratie parlementaire, a été ponctuée par un défilé militaire et des coups de canon. Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, devient chef suprême des armées et président du Conseil, tandis que Jean-Lucien Kouassi Savi de Tové, 86 ans, a été élu président de la République à titre honorifique.
Cependant, cette évolution suscite une vive contestation de l’opposition et d’une partie de la société civile, qui dénoncent une « confiscation du pouvoir » destinée à permettre à Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête de l’État. Pour ses détracteurs, cette réforme contourne la limitation des mandats et nie la souveraineté populaire. Paul Dodji Apévon, leader des Forces démocratiques pour la République, accuse le président de manœuvres antidémocratiques et affirme que la mobilisation contre cette « forfaiture » prend de l’ampleur, y compris dans les rangs du pouvoir.
Le passage à un régime parlementaire, sans élection présidentielle au suffrage universel, est présenté par les autorités comme un renforcement de la démocratie, mais reste profondément contesté sur le plan politique et moral.
Rfi.fr