Au Mali, la contestation judiciaire contre le décret présidentiel du 13 mai 2025, qui dissout les partis politiques, prend de l’ampleur. Une dizaine d’anciens dirigeants de partis ont saisi la Cour suprême le 21 mai, suivis par des requêtes déposées dans six tribunaux de grande instance de Bamako le 22 mai. Toutefois, dans des décisions consultées par RFI, les tribunaux des communes III, IV et V ont tous invoqué leur « incompétence » à statuer sur la légalité d’un acte administratif, renvoyant ainsi l’affaire à la Cour suprême. Cette position est perçue par les avocats des requérants comme une forme de désengagement : « Ils se mettent à l’abri, ils bottent en touche », déclare l’un d’eux, promettant néanmoins de faire appel. Les trois autres tribunaux saisis n’ont pas encore rendu leur décision.
En parallèle, les personnalités politiques, contraintes d’agir à titre individuel en raison de l’interdiction frappant leurs formations, ont également saisi la section administrative de la Cour suprême. L’un de leurs avocats estime que cette dernière ne pourra faire l’économie d’un recours à la Cour constitutionnelle, dans la mesure où les plaignants contestent la conformité du décret de dissolution avec la Constitution malienne, adoptée par les autorités de transition il y a deux ans. « Ces procédures ne nous empêcheront pas de poursuivre la lutte par d’autres moyens », prévient d’ailleurs une figure du mouvement pro-démocratie, illustrant une détermination intacte face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave aux droits civiques et politiques.
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