Dans un décret lu ce samedi 14 juin à la télévision nationale ce samedi soir, le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a procédé à une modification majeure de la loi définissant les missions et l’organisation du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). L’un des changements les plus significatifs concerne l’élargissement des prérogatives de ce ministère, désormais officiellement chargé de l’organisation des élections politiques et des référendums en Guinée.
Des missions élargies
Selon le décret présidentiel, le MATD se voit confier un vaste champ de responsabilités. En plus de son rôle traditionnel dans la gestion territoriale, la décentralisation et le développement local, le ministère aura désormais la charge de :
- L’établissement et la mise à jour du fichier électoral ;
- L’organisation des élections politiques et des référendums ;
- La gestion de l’état civil et de l’identification des personnes physiques ;
- La promotion d’une citoyenneté responsable et de la culture de paix ;
- La sécurisation et le développement des zones frontalières ;
- La coordination de l’action gouvernementale dans les circonscriptions territoriales ;
- La tutelle des partis politiques et des collectivités locales.
Le ministère est également appelé à jouer un rôle clé dans la politique migratoire, la gestion des catastrophes, la coopération décentralisée, l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, et la promotion de l’équité, du genre et de l’environnement dans les politiques publiques locales.
Une structure organisationnelle renforcée
Le décret précise également la nouvelle architecture du ministère, structurée autour de plusieurs entités :
- Le cabinet ministériel, comprenant plusieurs conseillers spécialisés (juridique, politique, gouvernance territoriale, etc.) ;
- Des directions nationales (Administration du territoire, Collectivités locales, Libertés publiques, etc.) ;
- Des directions générales, dont celles des Élections, des Affaires politiques, et de la Promotion de la citoyenneté et de la paix ;
- Des services rattachés, comme le Service national d’appui à la garde communale ;
- Des organismes publics autonomes, notamment l’Office national de l’état civil et de l’identification, ou encore l’Agence nationale de gestion des urgences humanitaires ;
- Des programmes publics, liés aux domaines d’intervention du ministère ;
- Des services déconcentrés (directions régionales et préfectorales) et des organes consultatifs, comme la Commission nationale des frontières ou le Conseil de discipline.
Des textes d’application à venir
Enfin, le décret indique que les modalités d’organisation des différentes structures du ministère, ainsi que le fonctionnement des organismes autonomes et des organes consultatifs, seront précisés par arrêtés ministériels et autres décrets complémentaires.
Cette réforme marque une étape stratégique dans la réorganisation administrative de la transition, avec en toile de fond les préparatifs pour le retour à l’ordre constitutionnel. En confiant au MATD la gestion du processus électoral, le chef de l’État entend renforcer la centralisation et la coordination des opérations électorales à l’échelle nationale.
Webguinee.info