Le tourisme durable : comment compenser les nuisances provoquées par les hommes

L’an dernier, en 2018, c’est 1,4 milliards de touristes qui se sont déplacés. Tout ces déplacements génèrent certes 10% des emplois, mais aussi 8% des émissions de gaz à effet de serre.

Les départs en vacances sont également source de monde sur les routes, aux mêmes dates. Une des solutions serait déjà d’étaler nos vacances pour les rendre plus supportables. Carole Mignon, directrice de l’association pour le tourisme équitable et solidaire, conseille de voyager moins souvent dans l’année et plus longtemps, pour éviter de prendre des transports à des intervalles trop rapprochés.

La vitesse nous fait également sur-consommer, notamment en raison des embouteillages. Il faut dire que 80% des longs déplacements en Europe sont effectués dans les voitures, lesquelles comptent encore au moins trois sièges non occupés. Le covoiturage est donc la solution vertueuse. Frédéric Mazzella, fondateur de Blablacar, explique que grâce au covoiturage, l’année dernière, ce sont 1,6 millions de  tonnes de CO2 qui ont été économisées.

Une des plus grosses parts de la pollution reste tout de même l’avion pour les destinations lointaines. Malgré les progrès techniques qui font qu’un passager consomme environ 3 litres de carburant aux 100 kilomètres, l’avion est beaucoup plus polluant que le TGV, mais si l’électricité est fournie à partir de centrale à charbon, ça se discute !

Mais de plus en plus d’agences de voyages offrent des séjours plus ou moins compensés, comme par exemple l’agence Double Sens, qui a constaté que pour un départ en avion de Paris vers une destination lointaine, chaque voyageur allait émettre trois tonnes de carbone. Aurélien Seux, son co-fondateur a donc décidé d’acheter des crédits par le biais de projet de financement de cuiseurs à bois autonomes, pour des communautés au Pérou.

On peut donc choisir son voyage et le compenser mais tous ne le font pas encore. Ça progresse, par exemple chaque passager peut compenser en finançant la plantation d’un arbre pour chaque heure de vol. Jean-François Rial, fondateur de Voyageurs du monde, utilise déjà ce procédé avec son agence en plantant 4 000 arbres par jour.

Voyageurs du monde à travers sa fondation, est également une des seules agences à compenser entièrement les émissions de ses clients. En travaillant directement avec des start up pour électrifier leurs moyens de transport, une fois sur place. Il y a notamment ce bateau sur le Nil, qui est le dernier bateau à roue et à vapeur, sur lequel s’est tourné Mort sur le Nild’Agatha Christie.

Quand il s’agit de partir dans un pays à la découverte de la faune et de la flore, il peut également être compliqué de ne pas polluer cet environnement que l’on visite. Denis Lebouteux, propriétaire de lodges en Tanzanie, a décidé de faire ses safaris en 4×4 électriques. Un choix qu’il considère évidemment moins coûteux, et qui lui permet aujourd’hui d’avoir des balades plus agréables pour la planète et pour les animaux directement.

C’est une solution qui pourrait s’appliquer aux bateaux de croisière extrêmement polluants car pour chacun d’entre eux, c’est une pollution équivalente à 15 000 voitures, avec en prime des particules fines et du souffre très dangereux pour la santé.

C’est un des plus gros projets de Didier Spade, il souhaite avec son bateau de croisière nommé France, concurrencer ces pollueurs des mers en voyageant 100% électrique. En attendant, avec sa société Seine Alliance, il est possible de traverser La Seine en bateaux électriques. Il est également envisageable de partir sur la Charente avec Pascal Duc qui a construit un bateau entièrement électrique pour 150 passagers.

Le coup de cœur de cette semaine est pour la « petite reine », ça tombe bien car le Tour de France démarre aujourd’hui samedi 6 juillet, mais surtout, c’est pour le plus ancien cycliste au monde, Robert Marchand, qui pédale toujours malgré ses 107 ans, un record mondial.