SOMMET CLIMAT DE NEW YORK : 12 NOUVELLES QU’IL NE FALLAIT PAS LOUPER

Le 23 septembre les Nations unies ont sonné la mobilisation générale pour le climat à New York. Investisseurs et entreprises ont répondu à l’appel d’Antonio Guterres mais aussi à celui des millions de manifestants dans la rue. En revanche, les engagements des États ont un peu déçu. Retrouvez ici les principaux engagements de cette journée.

L’ONU par la voix de son Secrétaire général Antonio Guterres a déclaré l’urgence climatique à l’occasion du sommet international le 23 septembre à New York. « L’urgence climatique est une course que nous sommes en train de perdre, mais nous pouvons la gagner« , a-t-il lancé à la tribune de l’organisation mondiale. Si de nombreux investisseurs et entreprises ont répondu à l’appel, l’engagement des États a déçu.

Alors que les États-Unis et le Brésil ont boycotté l’événement, à l’exception d’une rapide apparition de Donald Trump, ni la Chine, ni l’Inde n’ont pris d’engagements. L’attaque de la porte-parole de la jeunesse mondiale Greta Thunberg qui a accusé les dirigeants du monde, en raison de leur inaction climatique, d’avoir volé son enfance n’y a rien à fait. Pas plus que les quatre millions de manifestants qui ont parcouru les rues des grandes villes du monde en appelant à sauver le climat quelques jours auparavant.

LA RUSSIE SE JOINT ENFIN À L’ACCORD DE PARIS

Le matin du sommet climat, Moscou a annoncé la signature d’une résolution gouvernementale consacrant son adhésion définitive à l’Accord de Paris sur le climat. La Russie est le quatrième émetteur de CO2 de la planète. Le Premier ministre justifie cette avancée de la Russie par « la destruction des équilibres environnementaux, les risques croissants pour le développement de certaines industries clés (…) les risques pour les populations vivant sur le permafrost et la hausse des catastrophes naturelles« .

5 PAYS REJOIGNENT L’OBJECTIF NEUTRALITÉ CARBONE

Avec l’annonce de l’Autriche, du Chili, de l’Italie, du Japon et du Timor Oriental, ce sont désormais 66 pays qui se sont engagés dans la Carbon Neutrality Coalition. Cette organisation des Nations unies (dont la France est membre) vise à atteindre bilan de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle, objectif fixé par les scientifiques pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. En plus des 66 pays, l’initiative compte 10 régions, 102 villes et 93 entreprises.

68 PAYS REVOIENT LEURS OBJECTIFS D’ÉMISSIONS

Selon l’Accord de Paris, 2020 sera une échéance clé. Lors de la COP26 en Écosse, les 195 pays qui l’ont ratifié devront revoir leur ambition de réduction d’émissions de CO2. À un an de l’échéance, 68 pays ont déjà présenté leur plan d’action comme l’Argentine, l’Ukraine, la Norvège, le Mexique… Cependant cet ensemble ne représente que 6,9 % des émissions mondiales, calcule l’ONG Climate Watch.

500 MILLIONS DE DOLLARS POUR L’AMAZONIE

La réunion sur l’Amazonie organisée à l’ONU à l’initiative d’Emmanuel Macron a permis de débloquer 500 millions de dollars pour l’Amazonie et les autres forêts tropicales. Les principaux contributeurs sont la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, l’ONG Conservation International, l’Allemagne, la France et l’Union européenne. Quelques jours auparavant, 230 signataires des PRI, des investisseurs responsables, représentant 16 200 milliards d’actifs, avaient lancé une initiative auprès des entreprises dont ils sont actionnaires pour élaborer une stratégie sans déforestation.

87 GRANDES ENTREPRISES OUVRENT LA VOIE VERS UN AVENIR À 1,5°C

L’appel « Ambition 1,5 °C entreprises » a été lancé en juin par We Mean Business, une coalition d’entreprises et d’investisseurs engagés à adopter une stratégie climat visant un objectif de 1,5°C. Lors du sommet de New York, 87 grandes entreprises 2 300 milliards de dollars de chiffre d’affaires se sont engagées dans ce projet. Parmi elles, on compte Nestlé, Danone, Burberry, Saint Gobain ou encore L’Oréal.

19 ENTREPRISES QUI NE VEULENT PLUS TRAVAILLER CONTRE LA NATURE

Dix-neuf entreprises, parmi lesquelles des géants du secteur agroalimentaire, ont présenté une coalition visant à protéger la biodiversité. Parmi ces sociétés, on trouve Danone, le géant du chocolat Barry Callebaut, Kellog, Mars, McCain Foods, Nestlé, Unilever, mais également des entreprises comme Google, L’Oréal, ou Yara, selon un communiqué publié par Danone. Les multinationales signataires représentent un chiffre d’affaires cumulé de près de 500 milliards de dollars. La coalition s’est engagée à élaborer d’ici juin 2020 « un recueil de solutions pertinentes et dont l’impact est mesurable, qui peuvent être adoptées par les membres.

NEUTRALITÉ CARBONE EN 2040 POUR AMAZON

La plus grande entreprise de la planète a décidé, sous la pression de plusieurs milliers de ses salariés, de s’engager enfin sur l’impact climatique de ses activités. Ainsi son fondateur et patron Jeff Bezos a annoncé qu’il visait l’atteinte de la neutralité carbone dès 2040. Une annonce de poids quand on sait qu’Amazon émet l’équivalent de 10 % des émissions de la France. Pour y parvenir, l’entreprise va acheter entre autres 100 000 camionnettes électriques d’ici 2021 et 100 % d’énergies renouvelables en 2040.

KERING COMPENSERA 100 % DE SES ÉMISSIONS DE CARBONE

Le groupe de luxe va désormais compenser intégralement les émissions de gaz à effet de serre générées par l’ensemble de ses activités, y compris sa chaîne d’approvisionnement, via notamment des programmes de protection des forêts. Par ailleurs, le groupe maintient son objectif « de réduire de 50 % toutes les émissions de gaz à effet de serre liées à ses activités propres et à sa chaîne d’approvisionnement externe d’ici à 2025, par rapport à 2015« .

12 INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS VISENT DES PORTEFEUILLES NEUTRES EN CARBONE

Dans le cadre du Net Zero Asset Owner Alliance, la Caisse des Dépôts, avec 11 autres grands investisseurs institutionnels, s’est engagée à aligner ses portefeuilles d’investissements – ses actions, ses obligations et ses participations dans le secteur immobilier – avec un objectif de neutralité d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour ce faire, les membres vont se fixer des objectifs cibles tous les cinq ans. Par ailleurs, outre l’impact climat, les investisseurs étudieront l’impact sociétal de leur gestion.

130 BANQUES CRÉENT LES PRINCIPLES FOR RESPONSIBLE BANKING

130 banques représentant 47 000 milliards de dollars d’actifs ont signé les « Principles for Responsible Banking » (PRB).  Elles s’engagent par leur signature à aligner leur activité sur les objectifs de l’accord de Paris et avec les Objectifs de développement durable (ODD). Elles s’engagent également à augmenter « massivement » leur contribution pour atteindre les ODD et limiter le réchauffement climatique. Ces 130 établissements représentent un tiers du secteur bancaire mondial,

LES BANQUES DE DÉVELOPPEMENT MOBILISENT 1 000 MILLIARDS DE DOLLARS POUR LE CLIMAT

Le réseau de banques publiques de développement, l’IDFC (International Development Finance Club), a promis de mettre 1 000 milliards de dollars au minimum sur la table pour financer la lutte contre le réchauffement climatique, d’ici 2025. Créé en 2011, l’IDFC comprend 24 banques nationales et régionales du Nord et du Sud dont l’AFD (Agence française de développement), la KfW allemande, la BNDES brésilienne ou encore la Banque de développement d’Afrique du Sud.

790 MILLIONS D’EUROS DE LA FONDATION GATES POUR L’AGRICULTURE DE PAYS ÉMERGENTS

La Fondation Bill and Melinda Gates, la Banque Mondiale, ainsi que les Pays-Bas, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni et l’Allemagne vont consacrer ensemble 790 millions de dollars pour le Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale pour améliorer l’adaptation des petits fermiers dans les pays émergents exposés au changement climatique.

La rédaction