La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) entre officiellement en vigueur ce 1er janvier 2021. Ratifié jusqu’à présent par 34 pays, le traité est censé instaurer la plus vaste zone de libre-échange au monde, avec 1,2 milliard de personnes potentiellement concernées. L’idée étant d’accroître le commerce intra-africain et d’y développer les richesses. La Zlecaf prévoit d’ici 15 ans au maximum la suppression de 90% des taxes douanières sur les biens et les services. Et, d’ici là, le chemin est encore long.
C’est une date symbolique et qui restera gravée dans l’histoire de l’intégration africaine. Ce 1er janvier 2021, les 34 pays ayant déjà ratifié le traité instaurant la zone de libre-échange commencent à commercer selon de nouvelles règles.
En pratique, rien ne change dans l’immédiat. Car la Zlecaf est en cours de construction, et de nombreux points restent à négocier. Mais on connaît au moins l’horizon : d’ici 15 ans au maximum, les pays devront avoir aboli entre 85% et 90% des tarifs douaniers sur les biens et les services qu’ils échangent.
Le commerce africain reste tourné vers l’extérieur du continent
Entre-temps, il faudra avoir déterminé ce que l’on appelle les offres tarifaires, c’est-à-dire les calendriers de baisses des droits de douane et les catégories de produits concernés. Il faudra aussi avoir fixé la règle d’origine, à savoir le niveau de la part africaine contenue dans un produit manufacturé.
Pour l’heure, le commerce africain est tourné vers l’extérieur. Les échanges entre nations africaines ne représentent que 16% de leur total. En Europe et en Asie, le taux dépasse largement 60%. L’objectif de l’Union africaine est donc de faire progresser ces échanges pour créer davantage de richesses. Le but est aussi de convaincre les industriels du monde entier de venir produire en Afrique, sur un marché intégré et ouvert d’un milliard deux cents millions de consommateurs.
Accra, lieu stratégique pour la Zlecaf
C’est à Accra que tout se jouera pour la Zone de libre-échange continentale africaine. Les locaux du secrétariat permanent de l’organisation ont été inaugurés en août dernier dans la capitale ghanéenne, rappelle notre correspondante au Ghana, Marine Jeannin. Le Dr Francis Mangeni, responsable des promotions commerciales au secrétariat de la Zlecaf, revient sur les raisons de ce choix. « Il y a eu une compétition, que le Ghana a remportée. Tout d’abord, ils ont proposé de fournir des locaux entièrement meublés pour le secrétariat de la Zlecaf. Ils ont aussi beaucoup investi : 10 millions de dollars, pour soutenir le travail du secrétariat. »
Le rôle du secrétariat permanent sera crucial pour le lancement de la Zlecaf : c’est lui qui est chargé de la mise en application de la zone de libre-échange. « Le secrétariat est l’organe technique de la Zone de libre-échange continentale africaine. Sa fonction principale est de soutenir toutes les procédures de la Zone de libre-échange continentale africaine. Le secrétariat a donc un rôle fondamental à jouer pour assurer la bonne mise en œuvre de l’accord, et veiller à ce que la Zlecaf fonctionne bien en tant que marché continental régional. »
Pour rappel, trente-quatre pays africains ont ratifié la Zlecaf depuis l’accord inaugural de Kigali, en mars 2018.
RFI