Excellence Monsieur le Président, dans le cadre de l’unification de notre nation, il nous revient de réfléchir, d’analyser l’histoire des autres nations.
Dans toute l’histoire du monde, la langue de la capitale des nations est et demeure la langue nationale du pays.
Exemple, le Président Senghor de l’ethnie Sérère, en tant que intellectuel averti, avait fait le choix de la langue de la capitale Dakar le (WOLOF).
Au Mali, la langue de la capitale c’est bien le BAMBARA choisi comme langue intermédiaire entre les différentes ethnies du pays.
En Europe, ce sont les langues de la capitale qui ont été choisies par les empereurs et rois d’alors comme langues de communication officielles.
Le Coran est la langue de la ville de Mecque qui est le centre de l’Islam.
La Guinée ne fera pas l’exception, car il n’existe aucun village aujourd’hui en Guinée qui n’a pas son interlocuteur en « SOUSOU».
Selon l’histoire, de Siguiri jusqu’à l’océan atlantique est et reste la terre des DJALONKAE. C’est la langue de ce peuple qu’on appelle SOSSO KHOUI ou N’NAKHA. Une récente étude vient de prouver que l’essentiel des peuples de la Guinée forestière est aussi des DJALONKAE.
Pour vous donner d’exemple, quelques signes pratiques : – Les DJALONKAE disent ‘’TA’’ pour désigner la ville, les GUERZE disent TA, les TOMA aussi TA ; – Pour dire demain, les DJALONKAE disent ‘’TINA’’, les GUERZE disent TINA et les TOMA TINA ; – Pour dire vient, les DJALONKAE disent ‘’FA’’, en SOUSOU FA, les GUERZE PA, les TOMA VA.
Monsieur le Président, l’histoire est têtue. La langue du terroir de cette Guinée reste et demeure le N’NAKHA. Pour simple preuve, les langues régionales, Poular et Malinké de Guinée sont des créoles DJALONKAE. – Les SOUSOU disent ‘’Baré’’ (pour nommer le Chien), le Peulh dit Barérou – Le SOUSOU dit ‘’Koulé’’ (Singe), le Peulh dit ‘’Koularou’’ ; – Le SOUSOU dit ‘’Gokhi’’ (Chimpanzé), le Peulh dit ‘’Gokirou’’ ; – le SOUSOU dit ‘’Khounyi’’ (la tête), le Malinké dit ‘’Koun’’ ; – Le SOUSOU dit ‘’Sanyi’’ (pieds), le Malinké dit ‘’Sén’’ ; – Le SOUSOU dit ‘’Dèh’’ (la bouche), le Malinké dit ‘’Dah’’. Cela prouve que ces peuples ont cohabités avec les autochtones qui sont les premiers occupants, car la langue DJALONKA ou SOUSOU est la langue née dans le territoire Guinéen, donc essentiellement c’est la langue du pays.
Pour preuve, le Peulh du Niger ou du Nigéria n’appelle pas ces expressions de la même manière que les Peulhs de Guinée.
Le MALINKE qui dit ‘’I bara n’kili’’ veut tout simplement dire ‘’I bara n’khili’’ qui est en DJALONKA ou SOUSOU, sinon il aurait dit ‘’I BARA N’WOLE’’ qui est la langue authentique.
En réalité tous ces peuples ont trouvé les Djalonkae sur place, les uns à la recherche du pâturage et les autres à la recherche de l’or dans le Bouré.
Monsieur le Président, ce qui est d’ailleurs plus important c’est la nouvelle recherche effectuée par le Professeur Mohamed Bentoura BANGOURA, Sociologue chercheur sur cette langue Guinéenne qui est le N’NAKHA. Cette langue est maritime et continentale, elle repond à tous les vocabulaires de faune et flore de la mer, tandis que les autres langues sont continentales, et ne disposent pas des deux (2) atouts. Et les recherches mondiales des savants ont prouvé que les langues côtières (maritime) sont les langues les plus riches en vocabulaire. Donc, unanimement, la langue N’NAKHA est la langue nationale de Guinée.
Pour vous renforcer, 60% de la population de la haute Guinée est Djalonkae ; 70% de la population du Fouta-Djalon est Djalonkae ; 80% de la population de la Guinée forestière aussi Djalonkae, et enfin 99,99% de la population de la Guinée-maritime est également des Djalonkae.
Monsieur le Président, si la nation malienne adopte le N’KO, la nation Sénégalaise le Wolof, celle Guinéenne est le N’NAKHA.
Certains intellectuels Guinéens médiocres et haineux ont toujours refusé la reconnaissance de la langue Djalonka qui est et pourtant la langue trésor, fédératrice et unificatrice du peuple de Guinée.
Nous interpellons la conscience des uns et des autres à l’unité nationale et la préservation de la quiétude sociale et de la paix face à l’ennemi commun pour que les Guinéens parlent une seule langue de communication officielle. -Pour évincer le troisième mandat, « AMOULANFE » était le langage commun des Guinéens ; – Pour calmer les Guinéens en 2010 après les élections, « WO YATAGUI YAILAN » a été le mot commun des Guinéens pour la quiétude sociale ; – Pour accéder à l’indépendance en 1958 « N’BA SILY SO DE » a été le mot de la révolution. Et d’ailleurs, Sékou TOURE partait vers l’unification de la langue en nommant la monnaie Guinéenne SILY, l’équipe nationale « SILY » et le journal de la presse nationale était « HOROYA ».
Voilà Monsieur le Président les preuves palpables pour vous Guider afin de sortir de l’ornière car il n’est jamais trop tard.
Le collectif Djalon-Sosoe WAKARA
Conakry, le 25 septembre