Cher(e)s compatriotes
Le 22 mars 2022, le Président de la Transition, Président du CNRD, Chef de l’État, le Colonel Mamadi Doumbouya a lancé les travaux des Assises nationales. Ce lancement s’inscrit en droite ligne de la promesse originelle du CNRD du 5 septembre. Un engagement réitéré lors du discours de nouvel an du Chef de l’État. Devant le peuple de Guinée et face à l’Histoire, il a rappelé lors du lancement officiel des Assises Nationales l’un de ses combats à la tête de notre pays : « Offrir à nos prochains dirigeants, une nation rassemblée, unie, forte et prospère. »
Nous sommes malades de notre passé. Il est évident que nous ne pouvons pas réussir la refondation de notre État si nous ne nous administrons pas un remède durable. Ce remède passe inéluctablement par un dialogue, dépassionné, constructif et réparateur, dans la vérité pour aboutir au pardon.
Comme vous le savez, le Président de la Transition m’a fait l’honneur de me confier l’organisation des Assises Nationales. Celles-ci ont lieu partout en Guinée et à l’extérieur jusqu’au 29 avril 2022. C’est donc pour moi un devoir de vous informer sur le déroulement de ces Assises.
Conformément au décret publié hier, il est créé un Comité National des Assises, co-présidé par les respectés El Hadj Mamadou Saliou CAMARA, Premier Imam de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry et Monseigneur Vincent COULIBALY, Archevêque de Conakry.
Ce comité est composé de 31 de nos compatriotes, des femmes et hommes qui représentent toutes les couches de la société. Ils sont indépendants et reconnus pour leur qualité intrinsèque.
Leur travail s’appuiera tout d’abord sur les conclusions de la Commission Provisoire de Réflexion sur la Réconciliation Nationale (CPRN). Il sera complété par les recherches de nos historiens sur la période 2016 – 2022, qui n’a pas fait l’objet d’étude du CPRN.
Pendant la période des Assises Nationales, de larges concertations seront menées : d’une part au niveau des préfectures et d’autre part à l’étranger dans les juridictions diplomatiques respectives de nos compatriotes. Les contributions des différentes composantes et organisations de notre société en particulier les organisations de la société civile, les partis politiques, les organisations à but non lucratif, les associations de victimes, les médias, les historiens, les intellectuels et d’autres viendront enrichir le travail du Comité National des Assises.
Ils sont appelés à se concerter et à s’organiser pour produire des recommandations en direction du Comité National des Assises. Celui-ci se fera le devoir, j’en suis convaincu, d’intégrer toutes les préoccupations exprimées par les différentes parties afin d’aboutir à un rapport final le plus complet possible.
Vous me permettrez de rappeler ici qu’un travail détaillé, fourni et approfondi a été effectué sur la question des violences subies par nos compatriotes depuis l’indépendance. La documentation disponible est abondante et riche. Des conclusions majeures ont été faites par le CPRN et d’autres chercheurs.
Aujourd’hui, la superposition du Carême et du mois de Ramadan nous offre l’occasion unique de nous parler, de méditer, de nous dire la vérité, mais surtout de réfléchir sur la meilleure manière de nous apaiser, et enfin, de nous pardonner.
Mes chers compatriotes,
Je formule le vœu que ces assises aboutissent à des recommandations qui nous rapprochent, nous rassemblent et surtout nous permettent de regarder dans la même direction. La conception et la projection de la Guinée que nous voulons pour nos enfants ne seront possibles qu’à ce prix. Mettons-nous au travail pour organiser les foras desquels, je l’espère, sortiront des propositions constructives.
A la jeunesse, je demande de vous retrouver, de vous parler, mais surtout aller à la rencontre de la Commission Nationale des Assises pour lui dire votre ressenti et surtout ce dont vous avez besoin pour construire la Guinée du futur. Une Guinée débarrassée de ses démons du passé et rassemblée autour de ses valeurs ancestrales. Des valeurs d’humanité et de compassion profondément ancrées dans le pilier « Solidarité » de notre devise nationale.
A nos artistes, femmes et hommes de médias, nos Sages, nos sœurs et nos mères, nos religieux, nos sportifs, nos artisans, notre secteur privé, bref à tous les Guinéens, du fond du cœur, je vous invite à faire appel au meilleur de vous-même dans un esprit fécond de pardon sincère et de réconciliation. Pour y parvenir, nous devons diluer nos histoires personnelles dans la trame d’un récit collectif et faire preuve de responsabilité personnelle afin d’élever notre pays à la juste place qu’il mérite.
Chers compatriotes,
En cette période de spiritualité partagée, nous n’avons aucune excuse de rater la chance historique qui s’offre à nous pour exorciser nos maux. Trouvons les mots pour apaiser et réconcilier et débarrassons-nous de ce qui nous oppose.
D’ores et déjà, je peux vous assurer de la détermination du Comité National des Assises, que j’ai rencontré ce matin, de vous écouter. De cette écoute et de cet engagement sortiront une série de recommandations pertinentes qui permettront de baliser notre marche vers le futur que nous voulons pour notre pays.
Le Comité National des Assises se mettra au travail dès lundi pour traduire en actes concrets la confiance et le mandat à lui confiés par le Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya.
Que Dieu bénisse la Guinée !
Je vous remercie !
Mohamed BEAVOGUI, Premier Ministre Chef du Gouvernement.
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement