C’est la Journée mondiale de la biodiversité ce dimanche 22 mai, l’occasion de se pencher sur le rôle des écosystèmes dans la lutte contre le réchauffement climatique. Une récente étude publiée fin avril dans la revue scientifique Frontiers in Marine Science par trois chercheurs, deux Canadiens et un Allemand établis sur l’île de Vancouver au Canada, montre à quel point il est important de préserver les estuaires.
L’estuaire, cette portion de l’embouchure d’un fleuve abrite une biodiversité riche et a des capacités de stockage du CO2 surprenantes, mais ce sont des zones fragiles et menacées. Un estuaire stocke plus de dioxyde de carbone qu’une jeune forêt et autant qu’une forêt adulte. C’est ce qu’ont découvert ces trois scientifiques dans l’estuaire de la baie de Cowichan à l’ouest du Canada.
Comment ça fonctionne ? Dans ces zones humides, les algues et les herbes absorbent le CO2 et le convertissent en molécules organiques. Résultat, le dioxyde de carbone est emprisonné et n’est plus rejeté dans l’air, contrairement aux arbres qui libèrent le dioxyde quand ils se décomposent. Les estuaires atténuent donc grandement les effets du changement climatique.
Problème : ils sont très convoités notamment pour leurs terres fertiles essentielles à l’agriculture. C’est ainsi que l’estuaire de Cowichan a perdu 30% de sa capacité de stockage. A l’échelle du monde, 30 à 40% de tous les marais et de la végétation marine ont disparu en à peine cent ans.
Les chercheurs appellent à sanctuariser ces espaces marins, en interdisant toute activité humaine, de l’exploitation des sols à la pêche des coquillages.