Dialogue politique : Elh. Dembo Sylla s’adresse au Prémier Ministre  »Vous pouvez faire l’économie des déplacements vers ceux qui hésitent à venir  »

Dans un  texte publié sur sa page Facebook  ce mercredi, 7 septembre 2022, Elhadji Dembo Sylla  1er vice-président de l’Union Démocratique de Guinée UDG, ancien député de l’Assemblée nationale  ,  s’est adressé au Premier ministre guinéen, Dr Bernard Gomou,  suite à la récente sortie médiatique de ce dernier  relative à la relance du dialogue politique   .Ci-dessous l’intégralité du message de Dembo Sylla .
Selon le Premier ministre, le Président du CNRD l’intime d’aller rencontrer les politiques retissants  pour réussir un dialogue politique.
Monsieur le Premier ministre, lors de la 9ème législature, en tant que Président du Groupe parlementaire de l’opposition, je suis de ceux qui ont apprécié votre offre d’assurance à cause de sa qualité et le professionnalisme incorporé.
Le destin vous ayant conduit au poste de Premier ministre chef du Gouvernement d’une transition après un an de son existence, caractérisée par une turbulence émaillée de confrontations avec des pertes en vies humaines et de violations tous azimuts des droits et libertés des personnes, j’espère que vous tirerez les leçons des balbutiements et des tergiversations du MATAD depuis un an et l’engagement raté de votre prédécesseur quant à la mise en place d’un cadre réel de dialogue entre le CNRD, le Gouvernement et les forces politiques et sociales du pays.
Une transition ayant toujours pour vocation l’exercice en commun pour le retour à l’ordre constitutionnel se fait sans conteste dans un cadre de dialogue qui met en évidence les forces concernées.
Vous pouvez faire l’économie des déplacements vers ceux qui « hésitent à venir « .
Ces partis politiques, globalement regroupés dans l’ANAD, la CORED, le FNDC politique et le RPG AEC sont disposés à participer à l’effort patriotique pour le retour à l’ordre constitutionnel mais à travers un cadre, une plate-forme de dialogue structuré, autour de la table en face des représentants du CNRD, du gouvernement, le G5 et le Médiateur.
Quinze de la vingtaine de partis politiques qui ont toujours participé à toutes les élections nationales et qui remplissent toutes les conditions d’existence d’un parti politique du siège du parti jusqu’au compte bancaire se trouvent dans ces quatre grandes Coalitions ci-dessus.
Pour vite et bien dérouler pacifiquement le processus de la transition il est impossible d’ignorer ces quatre Coalitions.
Dans le cas actuel de notre pays, un vrai cadre de dialogue constructif ne saurait être composé, autour d’une table, de plus de 35 membres.
À travers un tel cadre, vous nous permettrez de vous démontrer, pour l’intérêt national, que la transition peut correctement se dérouler en 16 à 19 mois en ce qui concerne son cadre juridique et administratif, les conditions techniques et matérielles de l’organisation du référendum et des élections.
De ce point de vue:
– de la Constitution, celle de 2010 est largement consensuelle et si elle emporte l’adhésion des représentants au dialogue, en deux mois elle pourrait être relue, amendée, adoptée par le CNT et soumis au référendum.
– du Code électoral, le projet élaboré avec l’assistance technique du NDI, largement consensuel, peut être amendé en 45 jours et soumis à l’adoption du CNT.
– de l’OGE, il s’agira de réviser la loi organique de 2018 relative à la CENI et l’adapter au nouveau contexte en s’inspirant des OGE mixte de la Sous région. Avec l’offre d’assistance technique de nos partenaires, les trois opérations de la mise en place du cadre juridique des élections qui, de surcroit, se réalisent concomitamment, peuvent l’être dans une durée n’excédant pas trois mois.
– du Fichier électoral, en exécution d’une recommandation conjointe en 2018 de l’OIF, l’UE, les NU, le fichier existant a été assaini en 2020 sous la supervision de l’OIF et de la CEDEAO.
Une révision ordinaire pour une période maximale de 4 mois est suffisante pour servir au référendum et aux trois élections à venir, avec un bon logiciel d’enrôlement, de détection et d’élimination des imperfections (doublons, mineurs) et l’opérateur Innovatrice qui a appuyé la CENI dans la préparation et l’organisation des trois élections en 2020.
– du matériel électoral, il s’agira de faire l’état des lieux quant aux quantités importantes d’équipements matériels (ordinateurs, urnes, isoloirs) et immatériels (fichiers, logiciels, découpage électoral) pour ne financer que d’équipements complémentaires indispensables.
S’il y a une volonté constructive de part et d’autre, le respect réciproque, nous pouvons ensemble, arrêter la détérioration de la situation sociopolitique dans notre pays car, indiscutablement, le sursaut et le salut de la Guinée résident dans le dialogue structuré et constructif.
Elh.Dembo Sylla