À la Une: la liberté de la presse à l’épreuve au Mali

Alors qu’avant-hier, les autorités annonçaient la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, c’est au tour de la presse d’être visée. Hier, la Haute autorité de la communication, la HAC, a annoncé sa décision « d’interdire aux journalistes de couvrir les partis politiques ». Une décision qui provoque la colère de Bamada.net, le site d’information malien parle « d’une directive arbitraire et dépourvue de fondement juridique ». Et il ajoute que la Maison de la Presse « s’est immédiatement mobilisée, contre cette tentative de restreindre la liberté d’expression et d’information qu’elle juge inacceptable » et qui selon elle « constitue une atteinte grave à la démocratie et aux droits fondamentaux des citoyens ». « La Maison de la Presse, poursuit Bamada.netexhorte les médias maliens à ne pas se plier aux injonctions de la Haute Autorité de Communication, elle les encourage à demeurer debout, unis, et résolus dans la défense du droit inaliénable au citoyen d’être informé de manière libre et transparente ».

De son côté, Malijet revient sur la suspension des partis politiques et des associations à caractère politique. Sans commentaire, Malijet précise que l’annonce a été faite en conseil des ministres. Sahel Tribune, en revanche, ne cache pas son approbation, face à cette suspension et titre : « Le Mali à la croisée des chemins : suspension politique pour un dialogue apaisé ». Pour le site d’information, il s’agit là d’une « décision salvatrice »,  « un appel au calme et à l’unité, visant à canaliser l’énergie nationale vers un dialogue constructif et inclusif ». « Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandent pas aux Maliens de se désengager de la politique », assure Bamada.net. « Au contraire, ils appellent à une forme plus pure de participation : un engagement dans le dialogue inter-malien, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Cette décision, loin d’être une entrave, est une main tendue vers un futur où le Mali, uni, peut se consacrer à surmonter ses défis sans distraction ». Voilà pour ces propos qui donneront sans doute de l’urticaire aux défenseurs du pluralisme…

Togo : l’opposition persiste et signe

Il y a trois jours, les autorités togolaises ont reprogrammé les élections législatives au 29 avril, après avoir interdit les manifestations à l’appel des partis d’opposition, contre le report des élections. Une interdiction à laquelle l’opposition ne compte pas se plier.  Ici Lomé raconte : « en conférence de presse jeudi à Lomé, des responsables des partis de l’opposition et de la société civile, invitent les Togolais à descendre dans la rue pour dire « Non » au changement constitutionnel ». Changement constitutionnel que l’opposition qualifie de « coup d’État constitutionnel ».

Selon Ici Lomé, les responsables de l’opposition rejettent les accusations des autorités, selon lesquelles, les organisateurs des manifestations voudraient notamment « s’attaquer aux forces de l’ordre et de sécurité ainsi qu’aux domiciles des députés ». Les responsables de l’opposition disent aussi avoir été reçus mardi dernier par le ministre de l’Administration territoriale, lequel aurait affirmé les « avoir compris ». Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de « réitérer ces accusations graves, dénuées de tout fondement », assure l’opposition, selon laquelle, il s’agit ni plus ni moins, « d’un plan machiavélique orchestré par le régime en place, pour étouffer toutes les manifestations publiques en créant de graves incidents pour faire porter le chapeau aux organisateurs innocents ». 

Enfin, de son côté, Republic of Togo, publie la photo des responsables de l’opposition en conférence de presse, avec ce titre « Non à une constitution frelatée.

rfi.fr