Alors qu’ils réalisaient une étude d’impact sur l’exploitation des fonds marins, des scientifiques ont fait une découverte surprenante : de l’oxygène proviendrait de pierres contenant des métaux métalliques plutôt que d’organismes vivants. Les auteurs de l’étude, publiée dans Nature Geoscience, ont baptisé ce phénomène l’« oxygène noir ». Sa découverte donnerait un coup d’accélérateur au moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins discuté à Kingston, en Jamaïque, du 15 juillet au 2 août.
Une découverte qui nous montre ce que « signifie avoir l’océan comme frontière », annonce la professeure Lisa Levin à L’Institut d’océanographie Scripps de La Jolla, en Californie. À l’occasion d’une campagne scientifique sur le fonctionnement du fond des océans, les scientifiques ont observé un phénomène décrit dans un article paru dans la revue Nature Geoscience ce lundi 22 juillet. De l’oxygène serait produit au fond de l’océan par des pierres contenant des métaux.
Pour tenter de comprendre l’impact de l’activité humaine dans ces grandes profondeurs, les chercheurs ont mesuré la consommation d’oxygène du plancher océanique. À 4 km de profondeur, où la lumière ne pénètre pas, la photosynthèse est impossible, et aucune plante ne peut y survivre. Pourtant, des espèces animales uniques y prospèrent.
En emprisonnant des sédiments et de l’eau sous cloche, ils s’attendaient à voir le taux d’oxygène diminuer à mesure que les organismes vivants l’utilisaient. Mais à leur grande surprise, le taux d’oxygène « a triplé en deux jours », selon le communiqué.
Des expériences complémentaires ont révélé une tension électrique à la surface des nodules métalliques, suggérant une possible électrolyse sous-marine où le courant électrique diviserait les molécules d’eau, créant ainsi de l’oxygène et de l’hydrogène.
Enjeux pour l’exploitation minière des fonds marins
Cette découverte soulève des questions sur l’impact de l’exploitation minière en haute mer, en particulier pour des entreprises comme The Metals Company et UK Seabed Resources, sociétés d’exploration minière en eaux profondes, qui souhaitent exploiter ces fonds marins pour les métaux nécessaires aux batteries électriques, aux panneaux photovoltaïques ou encore aux téléphones. Bien que ces entreprises aient financé les prélèvements, cette découverte alimente les arguments de leurs opposants.
En effet, la Coalition pour la conservation des fonds marins y voit une raison supplémentaire d’imposer un moratoire. Ce moratoire a fait l’objet de débats à la deuxième partie de la 29ème session de l’Assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins, à Kingston, en Jamaïque, du 5 juillet au 2 août 2024.
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