Dès son entrée, le ton est donné : Trump est accueilli par une ovation républicaine tandis que les démocrates restent assis, impassibles. Dans les tribunes, l’élue démocrate Melanie Stansbury brandit une feuille sur laquelle est inscrit « Ce n’est pas normal » – aussitôt arrachée par un élu républicain. Marjorie Taylor Greene, fidèle à l’ancien président, arbore fièrement une casquette rouge proclamant « Trump avait raison sur tout ».
Au moment où Trump prend la parole, le camp républicain scande « U-S-A ! U-S-A ! », tandis que son épouse Melania, présente dans les galeries, rivalise avec lui en popularité. « L’Amérique a retrouvé son élan », annonce Trump, martelant que « les États-Unis sont sur le point de connaître un retour en force comme le monde n’en a jamais vu ».
Dans son discours offensif, Trump ne cherche pas à rassembler, mais plutôt à galvaniser sa base. Il célèbre son retrait de l’Accord de Paris sur le climat et de l’Organisation mondiale de la Santé, se félicite d’avoir fait de l’anglais la seule langue officielle et d’avoir rebaptisé le golfe du Mexique en « golfe d’Amérique ». Il affirme avec force que « notre pays ne sera plus woke », marquant la fin des politiques de diversité sous son administration.
Sur la scène internationale, Trump assure avoir reçu une lettre du président ukrainien Volodymyr Zelensky, prêt à « négocier une paix durable ». Il affirme également que la Russie envoie des « signaux forts » indiquant son ouverture à un accord. Autre annonce fracassante : les États-Unis vont « reprendre » le canal de Panama, alors que des ports détenus par une entreprise chinoise passent sous contrôle américain. Enfin, Trump promet une « guerre totale » contre les cartels mexicains de la drogue, qu’il considère comme « une grave menace pour la sécurité nationale ».
Le discours de Trump suscite l’indignation chez les démocrates. Le représentant Al Green est escorté hors de la salle après avoir crié « Vous n’avez pas de mandat ! », noyé sous les cris des républicains scandant « U-S-A ! ». Certains élus arborent des vêtements aux couleurs de l’Ukraine, tandis que d’autres portent du rose en protestation contre les politiques de Trump jugées néfastes pour les droits des femmes. En signe de défiance, la députée Jasmine Crockett exhibe un t-shirt marqué « Résistez » avant de quitter l’hémicycle.
Parmi les spectateurs de marque, Elon Musk, devenu un allié de Trump, assiste au discours depuis les galeries. Chargé par le président de réduire l’appareil fédéral, l’homme d’affaires est longuement applaudi. À l’extérieur, des manifestants brandissent des pancartes dénonçant la montée en puissance de Trump et Musk, mais le président leur répond directement : « On ne fait que commencer ».
Ce discours, conçu pour galvaniser sa base et défier ses opposants, montre que Trump n’a rien perdu de sa combativité. Loin de prôner l’unité, il trace une ligne de fracture claire entre son camp et ses adversaires. À l’approche des prochaines échéances politiques, une chose est certaine : l’Amérique de Trump avance à marche forcée.