Figure emblématique de l’Église catholique, le cardinal Robert Sarah s’impose comme l’un des candidats potentiels à la succession du pape François. Pionnier à bien des égards, il fut le plus jeune évêque du monde lors de sa nomination à l’âge de 34 ans, et demeure à ce jour le premier cardinal guinéen de l’histoire.
En tant que président du Conseil pontifical Cor Unum, il s’est illustré par son engagement auprès des plus démunis, intervenant notamment aux côtés des réfugiés syriens au Liban. Son courage et sa fermeté dans la défense de la doctrine catholique en font une personnalité respectée et écoutée dans les hautes sphères de l’Église.
Né le 15 juin 1945 à Ourous, en Guinée, Robert Sarah grandit dans une famille catholique fervente. En 1957, il quitte son pays pour poursuivre ses études au petit séminaire de Bingerville, en Côte d’Ivoire. L’indépendance de la Guinée en 1958 entraîne la réquisition des séminaires par l’État, et ce n’est qu’en 1964 qu’il obtient son baccalauréat canonique.
Il poursuit ensuite sa formation religieuse en France, puis au Sénégal, avant d’être ordonné prêtre le 20 juillet 1969. Il poursuit ses études à Rome, où il décroche une licence en théologie à l’Université pontificale grégorienne, puis à l’Institut biblique de Jérusalem, où il est diplômé en Écritures saintes.
De retour en Guinée, il est nommé vicaire à Boké en 1974. Le 8 décembre 1979, il devient archevêque de Conakry. À seulement 34 ans, il est alors le plus jeune évêque du monde, un fait salué par le pape Jean-Paul II lui-même, qui le surnomme affectueusement « l’enfant évêque ».
Très actif dans la défense des droits de son peuple, il assume plusieurs fonctions importantes : administrateur apostolique de Kankan, président de la Conférence épiscopale de Guinée, de celle de l’Afrique de l’Ouest francophone, et du Catholic Biblical Centre for Africa and Madagascar. Il devient également conseiller de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.
Le 1er octobre 2001, Jean-Paul II l’appelle à Rome pour lui confier le poste de secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. En 2010, Benoît XVI le nomme président du Conseil pontifical Cor Unum et, un mois plus tard, le 20 novembre, il le crée cardinal, faisant de lui le tout premier cardinal guinéen.
Le 24 octobre 2012, en reconnaissance de son engagement pour la démocratie, la solidarité et la lutte contre la corruption en Afrique, il est décoré commandeur de la Légion d’honneur. Homme de conviction, il n’hésite pas à affirmer les positions de l’Église avec clarté, représentant le pape sur tous les continents, notamment en Haïti, au Japon et au Moyen-Orient.
Actuellement membre de plusieurs instances vaticanes – la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, les conseils pontificaux Justice et Paix, et pour les Laïcs – le cardinal Sarah demeure une figure influente, au parcours exceptionnel, dont le nom circule avec insistance parmi les papabili.