Journée de l’Afrique : L’Appel de Dr Dansa Kourouma à la Renaissance Panafricaine »

Ce 25 mai, nous célébrons la Journée de l’Afrique, une date chargée de symboles, de mémoire et d’espérance. Elle nous ramène aux premières heures du panafricanisme, lorsque des hommes de vision, de courage et de conviction, tels que Ahmed Sékou Touré, Kwame Nkrumah, Modibo Keïta, Julius Nyerere et tant d’autres, ont jeté les bases de l’unité africaine à travers la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue aujourd’hui l’Union africaine (UA).

Ces pères fondateurs avaient compris que l’indépendance politique n’aurait de sens que si elle s’accompagnait d’une unité continentale effective, d’une souveraineté économique affirmée, d’une dignité africaine restaurée et d’un modèle de gouvernance enraciné dans nos réalités. Ils ont défendu une Afrique digne, solidaire et libre de définir elle-même les contours de son avenir.

Alors que le continent est à la croisée des chemins, il est temps de réentendre leur appel, de relire leur vision à la lumière des défis contemporains. Le modèle démocratique hérité de l’extérieur mérite d’être repensé et réapproprié. Il s’agit non pas de rejeter les principes universels, mais de les adapter aux contextes africains, en valorisant les traditions de dialogue, de concertation communautaire et de légitimité sociale. La démocratie africaine de demain doit conjuguer représentativité, audace, stabilité et souveraineté populaire.

Plus que jamais, la question de l’autonomie financière de l’Union africaine doit être posée avec lucidité et détermination. Une organisation dépendante ne saurait incarner pleinement l’indépendance du continent. L’autofinancement, la solidarité interétatique et la mobilisation des ressources propres sont des leviers incontournables pour que l’Union africaine parle et agisse au nom des peuples qu’elle représente, sans entraves ni tutelle.

Par ailleurs, dans un monde en recomposition, la coopération bilatérale et multilatérale doit s’intensifier autour de projets concrets, porteurs d’impact pour les populations. La récente Déclaration de Libreville, adoptée à l’issue de la Conférence des Présidents de Parlement sur les transitions politiques, illustre cette volonté de penser ensemble l’avenir de nos États, dans le respect de nos souverainetés mais avec une vision partagée du développement et du respect des droits humains.

Célébrer la Journée de l’Afrique, c’est ainsi rendre hommage à ceux qui ont osé rêver d’un continent uni, libre et prospère. C’est aussi prendre la mesure de notre responsabilité collective dans la poursuite de cet idéal.