Selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature Communications, l’agriculture biologique serait en mesure de nourrir la population mondiale d’ici 2050, que l’ONU estime à 9,8 milliards d’individus.
Alors qu’il représente 1 % de la surface agricole dans le monde, le bio ne serait pas forcément voué à la marginalité. L’analyse des chercheurs détonne. Alors qu’on pourrait croire qu’une agriculture plus intensive est indispensable pour nourrir une population mondiale qui ne cesse de croître, les auteurs de l’étude (en anglais), arguments et calculs scientifiques à l’appui, démontrent l’inverse.
Certes, le mode de culture bio, qui se passe de produits chimiques, a un rendement inférieur à l’agriculture conventionnelle. Il faudrait donc plus de terres cultivables. Mais d’après les chercheurs, il existe des moyens de compenser : réduire le gaspillage alimentaire, qui représente 30 % des aliments, et consommer moins de protéines animales (viande, lait, etc.). Une partie des terres dévolues à la nourriture du bétail pourrait ainsi être utilisée pour nourrir les humains.
Une agriculture 100 % bio aurait des conséquences bénéfiques sur la santé de la population, mais aussi sur l’environnement. Les sols et la biodiversité seraient préservés, tandis que les émissions de gaz à effet de serre, en particulier le méthane exhalé par les bovins, seraient réduites.
Mais produire bio coûte plus cher. Les paysans arriveraient-ils à tirer un revenu convenable ? Les consommateurs pourraient-ils payer plus ? Quel équilibre trouver entre les deux ? Le choix du tout bio a beau être réalisable, selon les chercheurs, c’est en dernier ressort aux responsables politiques et à la société tout entière que revient cette décision.