En Afrique du Sud, revers spectaculaire pour le président Jacob Zuma. Ce mercredi 13 décembre 2017 , la justice a statué et déclaré que le chef de l’Etat ne pouvait bloquer un rapport compromettant contre lui et son gouvernement, un rapport de l’ancienne médiatrice de la République, Thuli Madonsela, «madame anti-corruption», sur les liens entre son gouvernement et une riche famille d’hommes d’affaires, les Gupta, accusés d’ingérence dans les affaires de l’Etat. C’est un nouveau coup dur, à trois jours du congrès national de l’ANC.
Il y a un an, le président Jacob Zuma lançait une procédure judiciaire pour tenter de bloquer un rapport compromettant. Un rapport qui révèle la mainmise des Gupta, cette famille d’hommes d’affaires, sur certains ministres de son gouvernement et sur des proches de Jacob Zuma, en échange d’avantages en nature. Un rapport qui recommande l’ouverture d’une enquête judiciaire.
A l’époque, Zuma soutenait qu’il n’avait pas été contacté par la médiatrice et qu’il n’avait pas pu se défendre et demander que ce rapport soit revu. Depuis, il a été révélé que le chef de l’Etat avait, non seulement été contacté par la médiatrice, mais avait refusé de répondre à ses questions.
Dégats collatéraux sur les élections de l’ANC
Mercredi, le juge de la Haute Cour de Pretoria a estimé que le chef de l’Etat avait entravé le travail de la médiatrice de la République. Le juge affirme que Zuma ne peut pas rejeter le rapport. Le juge lui ordonne de mettre sur pied une commission d’enquête d’ici trente jours et lui ordonne de rembourser de sa poche les frais engagés.
Coup dur donc pour le président Zuma, embourbé dans toute une série de scandales et d’affaires de justice. Mais un coup dur également pour Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ex-épouse de l’actuel président sud-africain. En effet, vendredi doit s’ouvrir le Congrès national de l’ANC, où sera choisi le successeur de Jacob Zuma à la tête du parti.
Deux candidats sont en tête, représentant deux factions opposées au sein de l’ANC. D’un côté, Cyril Ramaphosa, l’actuel vice-président, qui représente les réformistes, de l’autre, Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-présidente de la Commission de l’Union africaine, qui représente la continuité. Elle est d’ailleurs la candidate soutenue par le président Zuma. Mais ce nouveau revers pour le chef de l’Etat va indéniablement peser sur sa candidature.