Les deux macaques Zhong Zhong (G) et Hua Hua (D) sont les premiers clones de primates à voir le jour.Chinese Academy of Sciences and released by China Daily
Pour la première fois, une équipe de chercheurs chinois a réussi à cloner deux singes. Dévoilée mercredi 24 janvier dans la revue scientifique Cell, cette réussite est prometteuse pour la recherche médicale car elle pourrait permettre aux laboratoires de travailler avec des populations de primates génétiquement uniformes. Mais si cette prouesse a été réalisée avec une intention thérapeutique, elle n’est pas sans poser de nombreuses questions éthiques.
En 1996 naissait la brebis Dolly, le premier animal cloné. Depuis, des souris, des chats, des chiens ont vu le jour de la même manière. Mais jamais nos plus proches cousins, les singes, n’avaient pu être clonés. C’est désormais chose faite. Les macaques Zhong Zhong et Hua Hua partagent le même code génétique que leurs parents, si l’on peut dire.
Pour y parvenir, il faut prendre d’un côté une cellule de l’individu que l’on souhaite cloner, et ne garder que son noyau, qui contient l’information génétique. De l’autre côté, sur une femelle, les chercheurs prélèvent une cellule reproductrice : un ovocyte et en enlèvent le noyau. L’idée est d’insérer l’information génétique du premier individu dans l’ovocyte.
Après quelques jours, un embryon apparaît et il est transféré dans l’utérus d’une mère porteuse. L’enfant qui naîtra sera alors un clone, avec exactement le même code génétique que le premier individu.
Mais cette manipulation a un très fort taux d’échec. Il a fallu 79 tentatives avant que Zhong Zhong et Hua Hua ne naissent. C’est pour cette raison qu’elle n’est pas envisageable pour l’homme, malgré la proximité entre notre espèce et les macaques.
Selon les chercheurs, le but ne serait d’ailleurs pas le clonage humain mais l’étude de maladies génétiques sur des espèces proches de nous. Une pratique qui est aujourd’hui acceptée par les comités d’éthique en Chine mais aussi aux Etats-Unis.
redaction scientifique