La femme qui a bénéficié de cette technique était porteuse d’une maladie génétique héréditaire, le syndrome de Leigh, qui entraîne une dégénérescence neurologique. Elle avait déjà mis au monde deux enfants, tous les deux morts. Elle et son conjoint se sont donc tournés vers le docteur John Zhang, du Centre New Hope Fertility à New York, pour avoir recours à une fécondation in vitro inédite.
Pour la réaliser, l’équipe médicale a utilisé un transfert de noyau maternel. Schématiquement, cela consiste à prélever le noyau de l’ovule de la future mère susceptible de transmettre des mitochondries défectueuses, puis de le transférer dans l’ovule énucléé sain d’une donneuse. L’ovule ainsi obtenu est porteur de matériel génétique de deux femmes. Il est ensuite fécondé avec le sperme du père, puis placé dans l’utérus de la mère, comme lors d’une fécondation in vitro classique.
Au final, l’enfant a hérité d’ADN provenant de deux femmes et d’un homme, même si la part de la donneuse est très minoritaire.
La technique fait débat parmi les scientifiques dont certains mettent en garde contre le manque de recul et les conséquences sur la santé de l’enfant et ses futures progénitures. L’été dernier, une équipe de scientifiques espagnols avaient utilisé la même technique sur des souris. Les souriceaux étaient nés, mais leur santé avait décliné.
L’enfant aux trois parents est aujourd’hui âgé de cinq mois. Il est en bonne santé, selon l’équipe médicale.
CHEICK