Dans un email envoyé mardi 11 octobre 2016 par Rio Tinto et consulté par Reuters, le groupe minier anglo-australien indique « confirmer que la SFI a exercé un droit de sortie détenue depuis 2006, contraignant Rio Tinto et Chinalco [les deux autres membres du consortium] à lui racheter sa participation dans Simfer [filiale locale] ».
Selon Reuters, la SFI, filiale de la Banque mondiale dédiée à l’investissement privé, revend une participation de 4,6% alors que Simfer est détenu à 46,6% par Rio Tinto, selon son rapport annuel 2015.
Nouvelle déconvenue pour le projet du Simandou
Cette nouvelle intervient alors que le projet minier géant d’exploitation du fer du mont Simandou, situé à 800 kilomètres de Conakry, dans l’est du pays, semble au point mort. Quelques mois après avoir signé, le 26 novembre 2015, avec le gouvernement guinéen un accord révisant le planning de développement de la mine et des infrastructures de Simandou, Rio Tinto avait annoncé en juillet 2016, par la voix de son tout nouveau directeur général, la mise en veilleuse pure et simple de ce méga-projet minier. Selon Reuters, qui cite l’interview donnée par Jean-Sébastien Jacques au Times, cet arrêt s’explique par la baisse des prix et l’excès de production de minerai de fer sur le marché.
Les deux tiers des coûts de développement du projet du Simandou, qui s’élèvent à environ 20 milliards de dollars, soit près de 17,6 milliards d’euros, portent sur les infrastructures de transport et de logistique du projet. Il s’agit entre autres d’un nouveau chemin de fer de 650 kilomètres de long reliant le sud-est de la Guinée à la côte atlantique, et d’un nouveau port en eau profonde multi-usagers.
Les premières prospections de Rio Tinto sur le projet de Simandou Sud avaient démarré dès 1996 avant que l’australien n’obtienne une licence d’exploration l’année suivante. Une production annuelle de 100 millions de tonnes de fer est potentiellement prévue à Simandou.
Jeune Afrique