C’est une maladie qui touche seulement une personne sur un million : les dyskinésies. Il s’agit de convulsions des membres, c’est-à-dire des mouvements des jambes, des bras et de la tête totalement incontrôlés. Mardi 11 juin, une découverte dans la lutte contre cette maladie est publiée dans la prestigieuse revue scientifique Annals of internal medicine. Des chercheurs français de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière ont démontré que le café pouvait réduire les crises des patients.
Une découverte fortuite
Les médecins se doutaient déjà que le café pouvait faire effet sur les malades souffrant de dyskinésies. C’est pour cela qu’ils avaient prescrit deux tasses de café par jour à un petit garçon de 11 ans. Cette simple prescription s’est montrée efficace : les crises du jeune patient ont diminué de 90%. Il pouvait à nouveau marcher, faire du vélo et écrire sans difficulté. Mais les chercheurs ne pouvaient pas prouver scientifiquement l’effet du café, faute d’un essai clinique.
C’est désormais chose faite grâce à une simple maladresse des parents du garçon. « Un jour, sa maman s’est trompée quand elle a acheté les dosettes de café et a pris du déca, raconte Emmanuel Flamand-Roze, professeur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Tous les symptômes sont réapparus, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive de l’erreur et qu’on lui redonne du vrai café. C’est comme si on avait fait un essai en double aveugle dans la vraie vie. C’est-à-dire que ni l’enfant, ni les parents ne savaient qu’il ne prenait pas le café. »
Les chercheurs ont en fait découvert que le café module la protéine malade chez les patients souffrant de dyskinésies, ce qui réduit les symptômes. Cette avancée ouvre la voie à une étude de plus grande ampleur, avec davantage de patients, pour confirmer définitivement les effets du café.