Souffrant des canicules et des incendies, les plaignants en appellent à la Cour européenne des droits de l’homme. Cette action s’inscrit dans un mouvement d’essor du contentieux climatique à travers le monde.
Des groupes de citoyens accroissent la pression sur les Etats pour tenter de les forcer à agir contre le dérèglement climatique. Et cela passe de plus en plus souvent par des actions en justice. Dernière en date : jeudi 3 septembre, six jeunes Portugais ont annoncé qu’ils poursuivaient 33 pays, dont des Etats membres de l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse, la Turquie ou la Russie, devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour « avoir échoué à faire leur part afin d’éviter une catastrophe climatique ».
Ces quatre enfants et deux adultes, âgés de 8 à 21 ans, demandent à la juridiction internationale, basée à Strasbourg, de tenir ces pays responsables d’avoir alimenté la crise climatique et de les contraindre à prendre des mesures urgentes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce recours, qui amènera pour la première fois la CEDH à traiter du climat, s’inscrit dans un mouvement d’essor du contentieux climatique à travers le monde.
Une atteinte à 3 droits fondamentaux
Cette requête intervient alors que le Portugal a enregistré son plus chaud mois de juillet en quatre-vingt-dix ans. « Cela me terrifie de savoir que les vagues de chaleur record que nous avons endurées ne sont que le début. Avec si peu de temps pour agir, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour obliger les gouvernements à nous protéger correctement », témoigne Catarina Mota, l’une des jeunes adultes engagées. Comme trois autres plaignants, elle vit à Leiria, une ville du centre du pays particulièrement touchée par les graves incendies de 2017, qui ont tué 120 personnes au Portugal. « Ils ont fait rage près de ma maison, c’était terrifiant, raconte-t-elle. Par la suite, j’ai souffert de problèmes respiratoires. » « Je suis très inquiet pour mon avenir », abonde André, 12 ans, qui vit à Lisbonne où un record de chaleur, de 44 °C, a été établi en août 2018.
Avec Le Monde