Les guinéens sont appelés aux urnes le 18 octobre 2020 dans un contexte particulièrement tendu,fait de vives tensions, de craintes et surtout d’angoisses.
⁃ tensions ravivées par des discours menaçants, bellicistes et surtout gonflés de haine et de division;
⁃ Craintes et angoisses des citoyens face à une pandémie mondiale qui a coûté en vies humaines, agonisant nos maigres économies;
⁃ Peur ressentie des citoyens de ce qui sera fait du lendemain, surlendemain du scrutin du 18 octobre 2020;
⁃ Le cauchemar du double scrutin du 22 mars plane encore dans la tête de nombreux compatriotes;
– les violence, les menaces et les accusations.
Les guinéennes et guinéens ont à choisir entre 12 candidats parmi lesquels deux femmes et le principal opposant du pouvoir actuel.
C’est aussi choisir entre 12 projets politiques et de société pour le pays.
C’est dans ce contexte que la campagne électorale en prélude du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 a été lancée officiellement du 18 septembre au 17 octobre 2020.
Face aux enjeux et défis de cette élection présidentielle, la société civile que j’ai l’honneur de diriger est placée face à ses responsabilités devant l’histoire et le peuple de guinee.
– responsabilité de veiller à la régularité, la transparence, l’apaisement du processus électoral et notamment de cette campagne qui déterminera les véritables motivations et prédispositions des candidats et des guinéens à préserver la quiétude, l’unité et la paix en Guinee.
– Responsabilité d’encourager la participation éclairée et responsable de toutes les électrices et électeurs du pays, notamment les jeunes.
Responsabilité de veiller sur les comportements, discours et actes des candidats, des militants, de l’administration, des forces de sécurité et de la presse en cette période sensible.
– Responsabilité d’alerter et d’engager en temps réel la communauté nationale et internationale, la CENI et les institutions compétentes.
– Responsabilité de rendre compte indépendamment de toute passion, pression et position partisane au peuple et les partenaires de la Guinée à travers un rapport indépendant, impartial, exhaustif et cohérent de l’intégrité du processus électoral avant, pendant et après les échéances.
– Responsabilité de contrôler la qualité de la prestation de la CENI, de la Cour Constitionnelle, de la HAC et les forces de sécurisation du scrutin en vue de certifier sur la foi et l’honneur l’intégrité du processus électoral.
– Responsabilité d’orienter les électeurs vers des choix basés sur des projets de sociétés et non sur des clans, ethnies ou même des communauté…
Pour assumer sa part de responsabilité, la faîtière des faîtières déploiera 10.000 observateurs pour contrôler, alerter sur la conformité des opérations avec les principes d’équité, de transparence et d’intégrité du processus, mais surtout dissuader toutes velléités de fraude et de violences avant, pendant et après.
Le CNOSCG avec l’appui de la Ceni et de ses partenaires surveillera la campagne électorale.
Des moniteurs de la campagne électorale seront déployés dans les 33 préfectures et les 5 communes de conakry pour surveiller le processus: discours des candidats, commentaires,analyses des médias et les projets de société des candidats.
J’en appelle à un sursaut de conscience des citoyens et une responsabilité des partis politiques et des candidats.
Pour les uns (citoyens) ils doivent se mobiliser pour un vote citoyen et responsable pour barrer la route à l’ethnocentrisme et le communautarisme.
Pour les autres (les partis politiques) ils doivent rester responsables dans leurs discours et leurs stratégies pour éviter un lendemain électoral violent et agité.
L’unité nationale reste précaire et constamment menacée par les politiques et les autorités en complicité avec des citoyens belliqueux.
Je ne saurais terminer sans marteler sur la responsabilité des hommes et des femmes de robe (juges) et la justice qui est le garant de la paix et de la quiétude sociale. C’est à eux que revient la lourde responsabilité de promouvoir et faire respecter les libertés, droits et devoirs des citoyens dans une démocratie.
Les forces de défense et de sécurité doivent demeurer républicaines, patriotiques et surtout impartiales dans leurs actions. Il s’agit pour eux,en cette période particulièrement sensible de sécuriser les personnes et leurs biens sans influences et dans une équité sans équivoque.
Protéger nos frontières et les institutions conformément à leurs prorogatives constitutionnelles et dans l’intérêt supérieur de la république et des guinéens.
L’administration, la Ceni, la HAC, l’INIDH et la cour constitutionnelle doivent dans l’intérêt du pays dire le droit sans équivoques pour sauver la quiétude et la paix. Leurs impartialités et surtout l’intégrité de leurs actions sont la seule issue en cette période d’angoisse et de peur.
La jeunesse guinéenne, le présent et futur du pays doit avec détermination et clairvoyance se dresser comme un seul homme devant les forces du mal et s’opposer à toutes formes de violences.
Dr Dansa KOUROUMA