Des chercheurs sont sur la piste d’un traitement contre la maladie de Parkinson. Injectés par voie intranasale, les deux peptides ralentissent la mort des neurones dopaminergiques. Les premiers résultats sur des souris de laboratoire sont encourageants.

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La maladie de Parkinson est la pathologie motrice la plus fréquente dans le monde. En France, près de 160.000 personnes sont concernées par cette dégénération des neurones dopaminergiques qui engendre de nombreux symptômes dont des tremblements caractéristiques. Le coupable présumé de la disparition des neurones dopaminergiques est la présence d’agrégats insolubles d’une forme anormale de l’α-synucléine, appelés fibrilles préformées. Ces dernières sont aussi présentes dans les corps de Lewy, des « boules » de protéine qui se forment dans les neurones et sont à l’origine de plusieurs maladies neurodégénérativesdont Parkinson.

Les neurones se débarrassent des agrégats d’α-synucléine par exocytose. Ils pourraient alors, selon un mécanisme encore inconnu, se transmettre aux autres neurones. Les microglies, les cellules immunitaires du cerveau, sont activées par les fibrilles préformées et libèrent leurs cytokines pro-inflammatoires. Une inflammation chronique s’installe dans le cerveau et précipite la mort des neurones dopaminergiques et la libération d’α-synucléine.

Un traitement intranasal prometteur

Pour sortir de ce cercle vicieux, les scientifiques du Rush University Medical Center de Chicago proposent une approche qui a fait ses preuves in vitro et désormais in vivo sur des souris de laboratoire. Ils ont mis au point deux peptides, des petites protéines, qui inhibent l’activation des microglies par l’α-synucléine. Le premier, appelé wtTIDM, cible le TLR2 des microglies, le récepteur de l’immunité innée qui les active. En empêchant la communication du TLR2 avec les autres éléments de la cascade de réactions, le peptide wtTIDM empêche l’activation des microglies. Le second peptide, wtNBD, agit de la même manière mais en se fixant ailleurs.