L’Insee constate une nette surmortalité en 2022

L’Insee a enregistré près de 54 000 décès de plus qu’attendus en 2022. Une surmortalité plus élevée que les années précédentes, alors même que la pandémie de Covid-19 a reculé dans l’Hexagone.

Pour l’Insee, 675 000 personnes sont mortes en France en 2022, soit 53 800 décès de plus que ce qui était prévisible, compte-tenu de l’âge de la population et des tendances enregistrées sur les 10 ou 15 ans précédentes. L’écart à la prévision (+8,7%) est supérieur à celui constaté en 2021 (+6,9%) et en 2020 (+7,8%) – l’année où l’épidémie de Covid avait explosé.

Plusieurs facteurs expliquent la surmortalité, en 2022. D’abord, il y a eu une forte épidémie de grippe, selon Sophie Le Minez, responsable de l’unité des études démographiques et sociales à l’Insee : « Il y a eu deux épisodes de grippe, un tardif en avril et surtout un très précoce en fin d’année avec un pic de surmortalité qui a été présent en décembre 2022. »

Une surmortalité qui touche les 85 ans et plus, mais aussi les moins de 55 ans. En cause, les conséquences différées du Covid-19. Même si la pandémie tue moins avec 40 000 décès en 2022 contre 60 000 en 2021. Ses effets se font encore sentir. Opérations annulées, dépistages moins importants… De nombreuses personnes ont subi des retards de prise en charge médicale.

Mais au-delà des différentes épidémies, la canicule, elle aussi, tue de plus en plus. Des vagues de chaleur l’été dernier sont responsables d’un pic de décès. « L’été 2022 a été au 2e rang des étés les plus chauds observés en France depuis le début du XXe siècle et avec une surmortalité qui était vraiment importante », pointe Sophie Le Minez, jointe par RFI. Une forte chaleur qui pourrait se répéter cet été : déjà, le mois de mai 2023 était bien au-dessus des normales de saison.

(Et avec AFP)