Environnement: le monde toujours loin de ses objectifs climatiques

 

Les engagements pris par la communauté internationale sont toujours plus qu’insuffisants pour atteindre les objectifs et limiter le réchauffement climatique. Ce sont les Nations unies qui le disent ce lundi 20 novembre dans un rapport dédié à cet écart entre ce qui est prévu et ce qu’il faudrait effectivement faire. Une injonction aux États à rehausser leur ambition à dix jours de la COP28 sur le climat.

L’accord de Paris adopté lors de la COP21 en 2015 apportait deux avancées : un objectif, tout d’abord. Limiter le réchauffement climatique bien en dessous de deux degrés, si possible à 1,5 degré. Et une méthode ensuite : chaque État doit formaliser ses engagements pour y parvenir.

Le compte n’y est pas

Huit ans après, les Nations unies font le compte et on n’y est pas, loin de là : prises dans l’ensemble, les mesures fixées par la communauté internationale amènent à un réchauffement compris entre 2,5 et 2,9 degrés d’ici la fin du siècle, une trajectoire de réchauffement catastrophique, alerte l’ONU. En cause, les émissions humaines de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

L’ONU estime qu’elles vont encore augmenter de 3% d’ici 2030 alors qu’elles devraient diminuer et pas qu’un peu : – 28% pour contenir la hausse des températures à + 2 degrés, et – 42% pour l’objectif d’un degré et demi. Les Nations unies notent tout de même des progrès depuis l’accord de paris. Si rien n’avait été fait depuis, ce n’est pas de 3% qu’auraient augmenté les émissions en 2030 mais de 16%.

Nouveaux engagements

Cela reste cependant bien insuffisant : les États doivent sensiblement revoir leurs ambitions à la hausse et « redoubler d’efforts » à l’approche de la COP28. Et c’est prévu : ils doivent rendre d’ici 2025 de nouveaux engagements mis à jour.

« Les dirigeants doivent redoubler d’efforts de façon spectaculaire, avec des ambitions record, des actions record et des réductions des émissions record », a exigé le secrétaire général de l’ONU António Guterres. « Cela nécessite d’arracher les racines empoisonnées de la crise climatique: les énergies fossiles », a-t-il martelé lundi devant la presse.

« Nous avons beaucoup de travail à faire parce que pour l’instant nous ne sommes pas du tout là où nous devrions être » et « nous devons réduire phénoménalement nos émissions de CO2 », a aussi dit à l’AFP Inger Andersen, la directrice exécutive du PNUE. « Compte tenu de l’intensité des impacts climatiques auxquels nous assistons déjà, aucun de ces deux résultats n’est désirable », a-t-elle insisté, faisant référence à cette fourchette de 2,5 à 2,9°C.

« Accélération » du nombre de records battus

Ces niveaux de réchauffement sont bien trop élevés pour espérer limiter les effets les plus cruels du changement climatique, qui se traduit déjà par des feux incontrôlables, des inondations dévastatrices ou des sécheresses privant des populations de revenus et de nourriture, avec un réchauffement actuel moyen de 1,2°C.

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Le rapport publié ce lundi s’inquiète d’une « accélération » du nombre de records battus sur le front du climat. Il est déjà quasiment certain que l’année 2023 sera la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, selon l’observatoire européen Copernicus.

Inégalités sociales

Et selon le rapport, l’Afrique est en première ligne et subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Pour l’ONG Oxfam, lutter contre les inégalités sociales permet aussi d’accroitre la résistance des populations au changement climatique, comme l’explique à RFI Fathi Nzi Hassane, la directrice Afrique d’Oxfam

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