La bonne nouvelle nous vient de l’Organisation mondiale de la santé qui se félicite de voir la consommation de tabac chuter. Il y a vingt ans, la cigarette concernait 1 adulte sur 3, contre 1 sur 5 aujourd’hui. En deux ans, le nombre de fumeurs a baissé de 19 millions. Alors même que la population mondiale a augmenté.
Mention spéciale à l’Asie du sud-est, qui part cependant de très loin. Un bémol tout de même pour l’Europe où les femmes fument beaucoup moins que les hommes mais ont également plus de mal à arrêter. Le Dr Ruediger Krech, de l’OMS, tente une explication : « Il y a plein d’influenceuses qui associent la cigarette avec une forme d’épanouissement, de liberté pour les femmes. Mais c’est totalement faux, c’est l’inverse ! »
Des éléments de langage distillés par les industriels, qui tentent de trouver de nouveaux marchés. Rien de nouveau d’ailleurs : ces marchés, l’Américain Edward Bernays, pionnier du marketing, les trouva justement chez les femmes au début du XXe siècle. Aujourd’hui, ce sont les jeunes qui demeurent une cible de choix des clopes électroniques et autres vapoteuses aux goûts très marketés.
L’OMS dénonce par ailleurs le lobbying intensif des cigarettiers auprès des gouvernements : « À l’OMS, on travaille généralement à huis clos. Mais un pays nous a demandé une fois s’ils pouvaient avoir 3 heures de pause pour aller à Lausanne. On leur a demandé pourquoi et ils nous ont répondu qu’ils voulaient juste aller au siège de Phillip Morris parce qu’ils avaient payé les billets d’avion de la délégation pour venir à Genève. En première classe. »
La Suisse est en effet considéré comme un havre de paix pour les industriels du tabac. Trois des plus grands groupes mondiaux y ont leur siège. Et le pays est l’un des derniers a ne pas avoir ratifié la convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac.