Les actions de Kamala Harris pour lutter contre le réchauffement mondial lorsqu’elle était procureure générale en Californie, puis durant son parcours politique, ont ravivé l’espoir des défenseurs du climat aux États-Unis. La candidate démocrate à la présidence a même réussi à engranger le soutien de groupes importants de jeunes militants. Mais ce bilan pro-environnemental est aussi l’angle d’attaque choisi par les trumpistes pour tenter de l’affaiblir.
C’est un changement de position qui dit l’enthousiasme qu’a ravivé la candidature de Kamala Harris auprès de nombreux jeunes et défenseurs de l’environnement aux États-Unis. Alors qu’il l’avait refusé à Joe Biden en 2020, le réseau du Green New Deal – une coalition d’environ 20 groupes de défense du climat – a officiellement apporté son soutien à Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente dans la course à la Maison Blanche. Ce réseau, qui rassemble notamment le Sunrise Movement, la Climate Justice Alliance et Greenpeace, dit représenter des millions de partisans à travers le pays.
si Joe Biden, le président sortant avait irrité ces organisations de la société civile. Notamment à cause de son soutien appuyé à Israël dans la guerre à Gaza et de son approbation d’un grand projet pétrolier en Alaska. Kamala Harris, elle, est vue comme une alliée plus ambitieuse sur le front du climat, car depuis 20 ans, elle a fait de l’environnement une priorité. En 2005, alors qu’elle est procureure du district de San Francisco, dans l’ouest du pays, Kamala Harris créa la première unité de justice environnementale. Son objectif : s’attaquer aux entreprises pollueuses qui mettent en danger la santé des habitants des quartiers les plus pauvres, la plupart du temps afro-américains ou latinos.
Devenue procureure générale de Californie en 2010, Kamala Harris poursuivit les responsables d’une marée noire et fait payer au constructeur automobile Volkswagen 86 millions de dollars d’amende pour avoir falsifié des tests de moteurs diesel. Elle lança aussi une enquête contre le pétrolier ExxonMobil pour avoir induit le public en erreur à propos du changement climatique.
Une fois élue au Sénat, elle soutena plusieurs textes environnementaux et notamment le Green New Deal porté par des élus de l’aile gauche des démocrates, comme la représentante de l’État de New York Alexandria Ocasio-Cortez (AOC). En 2019, son programme de candidate à la primaire du Parti démocrate est jugé plus ambitieux que celui de son rival Joe Biden. Elle se prononça en faveur de l’interdiction de la fracturation hydraulique – une technique très polluante d’extraction d’hydrocarbures. Elle défenda également l’idée d’une taxe carbone et propose un plan de 10 000 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays.
Finalement, c’est Joe Biden qui est élu. Après des mois de blocages politiques au Congrès, son plan en faveur des énergies propres – une version revue à la baisse du Green New Deal, rebaptisé Loi de réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act – IRA) – est adopté grâce à une voix. Celle de Kamala Harris.
Ce parcours en faveur de l’environnement pourrait permettre à la candidate démocrate de récupérer des voix auprès des jeunes électeurs, pour qui l’avortement et le climat sont deux sujets clés, mais aussi auprès des citoyens américains de couleur. Alors que leur mobilisation avait été précieuse pour la victoire démocrate en 2020, ces deux groupes n’étaient jusque-là pas très emballés par un nouveau mandat de Joe Biden.
Mkeita