Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont quitté samedi 23 novembre des consultations avec la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l’ONU à Bakou pour protester contre un projet d’accord bien en dessous de leur demande d’aide financière. L’origine de la colère est un projet de texte final. Les pays occidentaux s’engageraient à augmenter de 100 à 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 leur engagement de financements pour les pays en développement. Bien en deçà des demandes des pays en développement qui exigent au moins le double.
C’était censé être un dernier tour de table à huis clos et en petit comité autour d’une nouvelle version du texte avant l’assemblée plénière de clôture de la COP. L’Union européenne et le Japon ont annoncé soutenir le texte, mais tout de suite après, l’ensemble des représentants des États les plus vulnérables quittent la pièce, le visage fermé,
« Il n’y a rien pour nous dans le texte qu’on nous a présenté, donc, on a demandé une suspension de séance jusqu’à ce que nos points de vue soient reflétés dans le texte. Sinon, nous n’aurons pas d’accord ici », explique Evans Njewa, négociateur du Malawi.
Sidération
Plus loin, le délégué du Panama Juan Carlos Monterrey apparaît sidéré. « Je n’avais même pas réalisé que la réunion se passait derrière des portes closes, sans médias, sans observateurs, ce qui est ridicule, parce que ça concerne tout le monde », dit Juan Carlos Monterrey.
Peu après, John Podesta ambassadeur climat des États-Unis, quitte la salle à pas rapide. « On travaille toujours et on va voir ce qu’on va pouvoir sortir. L’offre sur la table venant des pays donateurs est élevée donc j’espère que ça va aboutir », a-t-il déclaré. Mais il est rapidement interpelé par des militants.
L’appel de la présidence aux pays à «surmonter leurs divisions»
Malgré des points de vue qui semblent toujours irréconciliables, une assemblée plénière censée être la conclusion de la COP 29 s’est ouverte. Le président azerbaïdjanais de la conférence annuelle des Nations unies sur le climat a invité samedi les pays « à surmonter » leurs « divisions », en ouvrant la séance plénière finale de la COP29 avec plus d’un jour de retard.
« Aucun d’entre nous ne veut quitter Bakou sans avoir obtenu un bon résultat […] Je vous demande donc d’intensifier votre implication mutuelle afin de surmonter les divisions qui nous séparent encore », a déclaré Mukhtar Babayev, alors que les projets d’accord les plus débattus n’ont pas encore été publiés.
Rfi.fr