Face aux menaces renouvelées de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 50 % sur les produits européens dès le 1er juin, l’Union européenne a réagi fermement. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a rappelé que Bruxelles œuvrait « de bonne foi » à un accord commercial basé sur le respect mutuel, et non sur la pression. Il a souligné la volonté de l’UE de défendre ses intérêts face à une stratégie américaine perçue comme une tentative de division des Vingt-Sept pour forcer des accords bilatéraux. Alors que les Européens subissent déjà des taxes sur l’acier, l’automobile et certains produits qualifiés de « réciproques » par Washington, la perspective d’un nouvel alourdissement des droits de douane pourrait durcir les négociations en cours.
Pour Bruxelles, cette offensive de Trump s’apparente davantage à une manœuvre tactique qu’à une réelle volonté d’aboutir à un accord équitable. Les Européens, qui disposent de moyens de rétorsion équivalents — avec un arsenal de mesures touchant jusqu’à 100 milliards d’euros d’importations américaines —, pourraient viser notamment les secteurs technologique, agricole et aéronautique. Damien Ledda, expert économique, estime que l’UE reste un acteur économique majeur capable d’exercer une pression crédible sur les États-Unis. De son côté, Donald Trump assume une posture de confrontation, affirmant qu’il ne cherche pas d’accord, mais impose sa manière de négocier, quitte à laisser une ouverture conditionnelle en cas d’implantation industrielle sur le sol américain..
RFI