Entrepreneuriat jeune : « Le développement de la Guinée ne se réalisera que si les guinéens (jeunes) en sont les principaux acteurs »dixit Mamadouba Tos Camara PDG de l’entreprise GFECO SARL

    L’entrepreneuriat jeune est un terme qu’on associe généralement à la création d’entreprises, créant un impact à travers un effort soutenu. Toutefois, il est important de souligner que même en travaillant pour d’autres, les personnes dévouées et créatives se donnent l’occasion de réaliser leur l’entrepreneuriat dépasse largement le simple démarrage d’un « business ». Il comprend un ensemble de dispositions et d’aptitudes ainsi qu’un besoin de vouloir forger son propre avenir en plein potentiel tout en permettant à l’entreprise pour qui elles travaillent de progresser. C’est le cas de Mamadouba Tos Camara PDG de l’entreprise e de fournitures Equipements et de constructions (GEFECO) que nous avons rencontré pour parler de ce secteur. mais avant nous vous proposons la biographie de l’homme.

    Mamadouba Tos CAMARA né le 21/12/1970 à Kankan, Fils du feu Elh Aboubacar et de Hadja Sitan SYLLA, a été dès son jeune âge formé à l’école coranique par les plus érudits locaux de Kankan suivi de sa scolarisation à l’école française kabara qui élargira son savoir scientifique., après ses études primaires et secondaires à Kankan certifiées par un certificat d’admission au BAC; Passionné, créatif et indépendant dans son esprit, il quitte son foyer de Kankan à l’âge de 22 ans à la poursuite de ses études universitaires à Conakry,. Il obtient un DES bac+4 en télécommunication à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, faculté de la polytechnique .Une chose est certaine, il rêve de découvrir le monde et de servir les gens. A Vingt-sept ans plus tard, il fonde une entreprise de commerce appelée “étoile quincallerie” spécialisée d’alors dans la vente des équipements de protection individuelle et de matériaux de construction, reconnue à l’échelle planétaire.
    À titre d’homme d’affaires, Mamadouba Tos CAMARA est certainement l’un des principaux entrepreneurs de Guinée. Le Jeune a su redonner aux équipements de construction et de protection individuelle une place de choix parmi les formes du commerce.
    En 2011, il décide avec le changement amorcé par la troisième république du professeur Alpha CONDE, de changer son menton de commerçant pour l’ingénierie, c’est dans cette dynamique il créa GEFECO. SARL, une entreprise de fournitures Equipements et de constructions. Comme il aime dire : « il faut avoir des visions, avant que Dieu ne vous donne des provisions ». Pour lui, cela constitue un conseil aux jeunes chercheurs d’emploi qui doivent surmonter les flux et reflux du marché du travail.
    Dans son domaine d’expertise, il touche un peu à tout. De la gestion de son entreprise aux relations publiques, sans oublier la vie politique, Mamadouba Tos CAMARA s’est entouré d’une équipe chevronnée qui l’accompagne dans ses mandats.
    Sa vision est de gérer une entreprise et promouvoir l’entrepreneuriat jeune. Comment réussir ?lisez cet entretien qu’il a accordé à notre rédaction.
    khilikana: M. Mamadouba Tos Camara quelle formation avez-vous suivie avant de vous lancer dans votre vie professionnelle ?
    J’ai suivi un cursus m’ayant permis d’obtenir un DES bac+4 en télécommunication à l’université Gamal abdel naser de Conakry, faculté de la polytechnique en 1998.
    khilikana :Quel a été votre parcours professionnel avant de créer votre entreprise ?
    J’ai exercé durant 10 ans en tant que chargé des achats locaux d’abord et ensuite assistant de direction à l’entreprise chinoise CGC suite à la bonne collaboration dans la prestation de services que mon entreprise “étoile quincallerie” a eu avec cette dite entreprise dans le cadre de la fourniture des matériaux et équipements de construction, j’ai été muté au mali en 2006 en tant que chargé des achats locaux dès mon retour en 2008 en guinée en qualité d’assistant de direction.
    khilikana : Comment vous est venue l’idée de créer votre propre entreprise ?
    Suite à la somme des expériences, des relations et des opportunités que j’ai acquises dans mon parcours professionnel, j’ai décidé de changer de vie et de devenir PDG d’une filiale. J’avais envie depuis longtemps de travailler pour mon propre compte.
    khilikana: Quelles ont été les grandes étapes de la réalisation de votre projet avant le lancement de vos activités ?
    Les grandes étapes avant le lancement de mon projet ont été la réalisation d’une étude de marché et d’un business plan. J’ai également renforcé mes capacités en gestion et administration des affaires durant trois mois. Pour m’aider à surmonter les difficultés de la création d’entreprise, j’ai bénéficié d’un accompagnement de la création par un mentor notamment pour le choix du statut, dépôt des statuts de la SARL et démarrage.
    Khilikana : Comment s’est passé le démarrage de vos activités durant les premières semaines ?
    Le démarrage s’est passé en fanfare! Car il n’est pas facile de démarrer une entreprise, et tout début n’est pas facile Après plus de 14 ans d’activité, je suis à 100% au-dessus de mes objectifs…. Tout va bien!
    khilikana: Qu’en est-il de votre projet aujourd’hui ?
    Tout va très bien ! L’entreprise se porte bien et j’ai quelques contrats de travail!
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    khilikana : Avec votre expérience, que pensez-vous de la création d’entreprise?
    C’est difficile dans un contexte comme le nôtre car nous sommes dans un pays sous développé où les 70% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté. Par contre, c’est grisant d’ être son propre patron.
    Khilikana : Quelles sont les qualités qu’un entrepreneur doit avoir pour réussir?
    Pour entreprendre il faut :
    -Avoir des qualités relationnelles
    -Une autorité naturelle
    -Savoir convaincre
    -Une connaissance du marché
    -Une capacité à vendre
    -Beaucoup d’énergie
    -Etre tenace
    -Accepter les échecs
    -Se remettre en cause
    -Savoir s’organiser, planifier
    -Etre un minimum gestionnaire
    -Savoir s’entourer : personnel, associé, prestataire, partenaire
    -Avoir envie de faire partie des meilleurs, aimer les défis…
    -Vouloir gagner de l’argent…
    khilikana: qu’est ce qui vous permet d’évaluer votre projet d’entreprise?
    L’analyse de Forces, de Faiblesses, de Possibilités et de Menaces nous aide à évaluer notre projet d’entreprise et à déterminer quelles sont ses chances de viabilité et de durabilité au sein du marché de construction et de fourniture. De plus, en étant conscient des faiblesses de notre entreprise et des menaces auxquelles elle fera face, nous pourrons gérer plus efficacement ou même éliminer ces problèmes potentiels avant qu’ils ne surviennent. En nous servant de l’analyse FFPM pour évaluer à la fois notre entreprise et celles de vos concurrents, nous maximiserons notre capacité à élaborer une stratégie de développement proactive et originale.
    khilikana: Que pensez-vous de l’entrepreneuriat jeune en guinée ?
    La problématique liée à l’entrepreneuriat jeune en Guinée fait couler beaucoup d’encre et de salive dans le monde avec les crises socioéconomiques que nous traversons.
    Pour le cas spécifique de la Guinée, je pense qu’il y a beaucoup de chose à faire et il faut que l’Etat puisse investir dans les projets de jeunes, histoire de trouver une solution à cette situation. En outre il faut une prise de conscience ’’ le développement de la Guinée ne se réalisera que si les guinéens en sont les principaux acteurs’’. La jeunesse du pays avant tout, qui est actuellement désabusée et laissée pour compte, même si le professeur Alpha CONDE est entrain de consentir les efforts à cet effet. La création des micros finances pour le financement des activités génératrices de revenus, doit être l’un des atouts-clé de cette révolution.
    Ce défi doit interpeller la volonté gouvernementale et de ses partenaires au développement de tout mettre en œuvre pour que chaque jeune puisse se développer pleinement et contribuer de la sorte au décollage économique de la Guinée.
    Pour les nouvelles autorités, miser sur la jeunesse, c’est non seulement assurer son engagement dans l’essor de la société, mais surtout garantir à la collectivité une source de vitalité et de dynamisme qui la conduit vers une culture de la relève.
    Non seulement la jeunesse est souvent le moteur des grands changements sociaux, mais surtout elle intègre plus facilement les changements relatifs aux éléments de culture, aux attitudes et aux valeurs. Voilà pourquoi il serait difficilement envisageable de réinventer la Guinée et de construire son avenir sans sa participation.
    Dans cette optique, une culture entrepreneuriale forte demeure le meilleur gage de réussite. C’est d’ailleurs sur la créativité, l’autonomie, le leadership, le sens des responsabilités et la solidarité, des valeurs entrepreneuriales largement reconnues, que reposent souvent les succès obtenus dans des domaines aussi diversifiés que les arts, la culture, le sport, les études, le travail ou les affaires. C’est pourquoi, je voudrais proposer au gouvernement surtout à ceux qui ont en charge la gestion de notre système éducatif, l’insertions des cours d’entrepreneuriat jeune, de technique de montage et de gestion des projets et de nouvelle technique d’information et de communication NTIC dans les programmes d’enseignements à partir du secondaire et pour toutes les options cela pourra faciliter l’initiative que le professeur Alpha CONDE a prise en mettant des fonds à la disposition des jeunes et des femmes afin de réduire à coup sûr la question d’emploi et de pauvreté en guinée.
    L’objectif du Défi de l’entrepreneuriat jeune serait de promouvoir la culture entrepreneuriale qui favorise le développement d’attitudes, de compétences et d’habiletés profitables non seulement aux entrepreneurs de demain, mais également aux futurs employés et à tous les citoyens. Je pense que les mesures allant dans ce sens s’articulent autour de trois axes d’intervention, soit :
    1. Reconnaître l’école comme un élément essentiel au renforcement de la culture entrepreneuriale chez les jeunes;
    2. Créer un environnement propice à l’émergence d’une véritable culture entrepreneuriale chez les jeunes;
    3. Fournir des stratégies efficaces, accessibles et adaptées aux besoins des jeunes et des futurs entrepreneurs, pour réaliser leur projet d’entreprise.
    Ainsi, maintenant et plus que jamais, les jeunes intéressés pourront développer leurs qualités entrepreneuriales qui constituent un passeport pour l’avenir et des atouts indéniables pour la réussite.
    Ils seront encouragés à faire preuve de créativité, à développer leur confiance en eux, leur sens de responsabilité, leur autonomie, leur esprit d‘équipe, leur leadership et leur solidarité.
    Toutes ces qualités seront déterminantes dans leur évolution et dans leurs choix futurs.
    khilikana: Quel conseil pourriez -vous donner à un porteur de projet pour l’aider à créer son entreprise ?
    Si tu veux te lancer en affaires, mais tu ne sais pas par où commencer? je te conseille d’aborder un premier client. Regarde dans ton entourage (les opportunités sont partout!) et essaie de trouver un contact qui pourrait avoir besoin de tes services. Tu peux même offrir ton service gratuitement, question d’apprendre et de découvrir comment ça fonctionne. Puis, il faut juste ne pas lâcher. Quand on se lance en affaires, on devient facilement anxieux. « Est-ce la bonne décision? » Il faut que tu te convainques que c’est la bonne décision.
    Trouve un mentor, quelqu’un qui s’y connaît dans ton domaine et qui est prêt à te coacher une fois par mois. Attention, ton mentor est là pour te guider, mais ne détient pas la science infuse. Si tu sais pertinemment que ton idée est bonne, vas-y. Fais-toi confiance. Bref, l’idéal de la vie n’est pas l’espoir de devenir parfait, mais la volonté d’être toujours meilleur. Ainsi, ne baisse jamais les mains, bas-toi pour ce que tu cherches, souffre pour ce que tu désir car l’avenir t’appartient…
    Je vous remercie
    Interview réalisée par Mohamed Milimono et SAnoh Sekou

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