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Mali a un premier ministre par intérim: qui est le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim?

L’annonce a été faite dimanche soir sur les ondes de l’ORTM, la radiotélévision d’État. Cela fait à présent dix jours que le titulaire du poste, Choguel Maïga, est hospitalisé dans une clinique de Bamako. Mis au « repos forcé », selon les autorités maliennes de transition, « après quatorze mois de travail sans répit », le chef du gouvernement aurait fait un AVC ou un malaise cardiaque, selon certaines sources. Déjà ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement depuis décembre 2021, le colonel Abdoulaye Maïga, qui assure à présent son intérim, est devenu en quelques mois une figure bien connue des Maliens.

Les Maliens ont pris l’habitude de le voir à la télévision lire les communiqués officiels du gouvernement. Toujours en treillis et toujours d’un ton martial, n’hésitant pas à répéter trois ou quatre fois les passages les plus durs et à s’autoriser parfois certaines formules choc, comme lorsqu’il avait cité le poète Alfred de Vigny pour inviter la ministre française des Armées, Florence Parly, « au silence ».

C’est également lui qui avait enjoint le président Emmanuel Macron de quitter « sa posture néo-coloniale, paternaliste et condescendante. » Un style qui a contribué à sa notoriété, et qui ne détonnera pas trop à la primature, l’homme qu’il remplace, Choguel Maïga, étant lui-même un habitué des sorties provocantes et musclées -« populistes » et « complotistes », disent plutôt ses détracteurs.

Un militaire réputé proche du président

Le colonel Maïga est un colonel de gendarmerie, il n’est pas membre de la junte du CNSP qui a pris le pouvoir il y a deux ans, et qui est aujourd’hui officiellement dissoute, mais il est réputé proche du président de transition, le colonel Assimi Goïta.

Après des études militaires au cours desquelles il a d’ailleurs côtoyé certains des colonels putschistes, Abdoulaye Maïga a étudié la diplomatie et le droit international à Alger. Il a surtout enchaîné les formations en France – ce qui est évidemment cocasse aujourd’hui vu les relations entre les deux pays – : politiques de défense et sécurité internationale à Paris et à Lyon, mais aussi droit de l’homme et droit humanitaire à Évry. Il a aussi commencé un doctorat en droit des affaires. Surdiplômé, le colonel Maïga n’est pas un homme de terrain, mais plutôt un expert des questions de sécurité et de gouvernance. Il a écrit une thèse sur « la crédibilité de la Cédéao » pour assurer la paix et la sécurité.

Surtout, le colonel Abdoulaye Maïga a travaillé au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – à la direction Alerte précoce sur la prévention du terrorisme et des Nations unies – comme officier de police de la Monusco, la mission onusienne en RDC, deux organisations avec lesquelles les autorités maliennes de transition ont été en conflit ces derniers mois. Le colonel Abdoulaye Maïga a d’ailleurs eu contre ses anciens employeurs des mots parfois violents : la Cédéao a, par exemple, été accusée d’être « injuste » et « inhumaine » lorsqu’elle a imposé, entre janvier et juillet dernier, des sanctions économiques au Mali pour accélérer le retour à l’ordre constitutionnel. Le colonel Maïga a aussi servi au sein de l’Union africaine.

Un « souci constant de l’efficacité »

En tant que ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Maïga est chargé de la préparation des prochaines élections qui doivent marquer le retour à l’ordre constitutionnel, un enjeu majeur pour le pays qui a fait de lui un interlocuteur des partis politiques maliens. En tout cas depuis le mois de juin et la relance du cadre de concertation qui réunit périodiquement le gouvernement et les partis politiques maliens. Avant cela, les partis se plaignaient de ne pas être pris en compte. Aujourd’hui encore, ces partis se plaignent de ne pas être écoutés, par exemple sur la désignation des membres du futur organe unique de gestion des élections.

Âgé de 41 ans, le colonel Maïga se décrit lui-même, dans son CV, comme ayant un « souci constant de l’efficacité. » Une qualité qui a également pu guider le président de transition, le colonel Assimi Goïta, dans son choix

rfi.fr

 

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